LES ASTICOTS sont reconnus comme traitement en France et aux États-Unis depuis 2004. La préparation du lit d’une plaie, en réalisant un débridement, favorise la cicatrisation, en restaurant la flore normale et en stimulant des facteurs de croissance. Les effets des asticots sur les plaies ont été divisés en trois mécanismes généraux : un débridement, une action antibactérienne et une stimulation de la cicatrisation.
Il y a eu relativement peu d’études cliniques sur le sujet. Une équipe de Caen (Kristina Opletalova, Anne Dompmartin et coll.) ont conduit une étude de phase III, prospective, randomisée et contrôlée, pour étudier l’efficacité des asticots enfermés dans un pansement sur le débridement des plaies, en comparant avec le traitement conventionnel.
Le critère principal d’évaluation était de comparer le taux de tissu nécrotique dans un cas comme dans l’autre à J15. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer le débridement (à J8 et 30), la cicatrisation (à J8, 15 et J30), ainsi que la douleur liée au traitement, les modifications microbiologiques, le confort et le temps passé aux soins.
Des œufs de mouche verte.
Deux CHU français ont été intéressés à l’étude, à Lyon et à Caen. Des patients (119) présentant des ulcères variqueux, fibrineux et torpide, de 40 cm2 au maximum, ont été inclus.
Dans chaque pansement étaient enfermés 80 asticots issus d’œufs désinfectés de mouches vertes (Lucilia sericata). Les asticots de cette mouche ont la propriété de ne consommer que les tissus nécrosés. La face du pansement en contact avec le malade est une membrane biocompatible, permettant aux asticots d’effectuer leur travail sans s’échapper.
Dans le groupe témoin, un débridement chirurgical des plaies a été réalisé trois fois par semaine, en s’aidant de lidocaïne ou de crème EMLA. Un pansement hydrocolloïde est posé sur les plaies sèches et un alginate ou un pansement à fibres est placé sur les plaies suintantes.
Les résultats montrent qu’il y a une différence significative en faveur du pansement utilisant les asticots à J8 pour le critère principal d’appréciation. Mais la différence ne persiste pas à J15, ne justifiant pas la poursuite du traitement par asticot-thérapie au-delà de la première semaine.
Toutefois, pendant les huit premiers jours, le débridement est significativement plus rapide. Les cotations de la douleur sont similaires et plutôt bas dans les deux groupes, mais on remarque que l’usage d’un anesthésique local ne concerne que le groupe du traitement conventionnel. Il n’y a pas de réticence de la part des patients : tous ont souhaité avoir ce traitement. Des fourmillements, subjectifs, sont rapportés dans les deux groupes. Les soins du groupe de l’asticot-thérapie sont plus rapides.
L’étude confirme par ailleurs que l’asticot-thérapie n’accroît pas les pourcentages de cicatrisation. Et elle montre que la présence des SARM et des P. aeruginosa n’est pas sensiblement différente d’un groupe à l’autre.
Deux questions demeurent, estiment les auteurs : le débridement peut-il être amélioré en utilisant plus d’asticots par pansement ? Et, dans ce cas, les pansements sont-ils plus douloureux ?
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