La grande majorité des prescriptions d'antidépresseurs pour des pathologies autres que la dépression, comme la migraine ou l'insomnie, n'ont pas fait la preuve de leur efficacité, selon une étude publiée dans le « British Medical Journal » (BMJ).
En étudiant plus de 100 000 prescriptions d'antidépresseurs au Québec entre 2003 et 2015, des chercheurs ont découvert qu'environ un tiers ne concernait pas des situations prévues par l'autorisation de mise sur le marché (AMM) de ces médicaments : ils ont été prescrits par exemple, dans la douleur, la migraine ou l'insomnie.
En France, c'est aussi le cas : « seulement la moitié des patients traités par antidépresseurs souffrent effectivement d’un trouble qui répond aux indications de l’AMM des médicaments antidépresseurs », indique la Haute Autorité de santé (HAS) dans un document sur le bon usage des antidépresseurs. Pourtant, ces prescriptions hors AMM n'ont pas, la plupart du temps, montré un quelconque intérêt médical. Selon l'étude québécoise publiée dans le BMJ, seulement 16 % des prescriptions hors indication étaient soutenues par des preuves scientifiques fortes, alors qu'il n'y avait pas ou peu de preuves existantes en ce qui concerne les autres utilisations.
Pour Jenna Wong (université McGill à Montréal), co-auteur de l'étude, « il s'agit probablement du sommet de l'iceberg. Il y a beaucoup d'utilisations hors indication mais nous ne savons pas comment les détecter », évoque-t-elle. Et « il est désormais indispensable d'évaluer les bénéfices/risques des antidépresseurs prescrits hors AMM et de les mettre à la disposition des médecins prescripteurs », concluent les auteurs.
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