L'initiation d'un traitement de la BPCO par un bronchodilatateur à longue durée d'action augmente de moitié le risque de maladie cardiovasculaire dans les 30 premiers jours de prise du médicament, selon une étude cas contrôle taïwanaise publiée dans le « JAMA Internal Medicine ». Chez les patients sous traitement depuis plusieurs années, ce surrisque est en revanche absent, ce qui pousse les auteurs à recommander une surveillance étroite de la santé cardiovasculaire des patients au cours du premier mois de traitement.
L'association entre risque cardiovasculaire et bronchodilatateurs inhalés de longue durée d'action (bêta-2 agonistes, et antagonistes muscariniques à longue durée d'action) fait l'objet de débats. Jusqu'à présent, les études pivots et les essais cliniques excluaient souvent les patients ayant des incidents cardiovasculaires, ou ne requéraient pas un suivi assez précis de la santé cardiovasculaire des participants pour apporter une conclusion satisfaisante.
L'étude menée par Meng-Ting Wang et ses collègues de l'école de pharmacie du centre médical de la défense nationale de Taïpei (Taïwan) est une étude cas contrôle dans laquelle ont été inclus 284 220 patients atteints de BPCO, d'un âge moyen de 71,4 ans, et n'ayant jamais pris de traitement par bronchodilatateurs inhalés de longue durée d'action. Les données de ces patients proviennent de la base de données de l'assurance maladie taïwanaise. Ces patients ont par la suite débuté, ou non, un traitement.
Un surrisque de 50 %
Au cours des deux années de suivi, 37 719 patients ont été hospitalisés pour cause de maladie cardiovasculaire et chacun d'entre eux a été comparé à quatre individus contrôles sélectionnés aléatoirement (soit des individus atteints de BPCO, étant ou non sous traitement, mais n'ayant pas été hospitalisés pour une maladie cardiovasculaire). Si la prise de bronchodilatateurs inhalés de longue durée d'action n'était pas, dans l'ensemble, associée à une augmentation du risque cardiovasculaire, les auteurs ont en revanche observé une hausse significative du risque cardiovasculaire chez les nouveaux utilisateurs.
Au cours 30 premiers jours de traitement, on observe en effet une hausse significative de 50 % du risque cardiovasculaire. Dans le détail, le surrisque est de 50 % avec les bêta-2 agonistes et de 52 % avec les antagonistes muscariniques. Les auteurs précisent que le bronchodilatateur précis employé, le dosage ou les autres traitements pris en simultané n'avaient pas d'effet sur le surrisque cardiovasculaire.
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