Malgré de nombreuses avancées thérapeutiques, l’insuffisance respiratoire chronique terminale demeure la première cause de mortalité dans la mucoviscidose.
« La transplantation pulmonaire est alors la seule alternative pour prolonger la vie », a souligné Pierre Guérin, président de Vaincre la Mucoviscidose. Un important programme de recherche en transplantation pulmonaire a été mis en place par l’Association entre 2008 et 2013 en partenariat avec l’Association Grégory Lemarchal. « Près de 700 patients (soit un adulte sur 5) sur plus de 7 000 atteints de mucoviscidose, ont été greffés des poumons et vivent aujourd’hui grâce à cette transplantation. Environ 100 nouvelles greffes pulmonaires sont pratiquées chaque année en France », a ajouté le Dr Virginie Colomb Jung (directrice médicale, Vaincre la Mucoviscidose). La greffe pour le patient est « une renaissance », a témoigné Frédéric 42 ans, greffé il y a 3 mois. Avec l’augmentation de la population de patients adultes souffrant de mucoviscidose, le nombre de greffes pulmonaires est en progression.
Réhabilitation des greffons pulmonaires ex vivo
Pour augmenter le nombre de greffons éligibles à la greffe, une technique de réhabilitation ex vivo a été mise au point par le service de Chirurgie thoracique et Transplantation pulmonaire de l’Hôpital Foch, coordonnée par le Dr Edouard Sage. Entre 2011 et 2013, dans le cadre d’une étude prospective bi-centrique, sous l’égide de l’Agence de la biomédecine, 32 greffons de donneurs à critères élargis, initialement refusés par les équipes de transplantations, ont été réhabilités selon la procédure mise au point par une équipe de Toronto. Au terme de cette procédure, les poumons ayant récupéré une fonction satisfaisante ont été transplantés. Durant cette même période, 81 transplantations bipulmonaires faites avec des greffons conventionnels ont été prises comme témoins. Les résultats obtenus avec les greffons réhabilités ont été tout à fait comparables à ceux obtenus avec les greffons conventionnels. « Cette technique permet donc d’augmenter le nombre de greffons de façon significative et de réduire le temps d’attente, a expliqué le Dr Edouard Sage. Cependant, pour que cette technique se développe, "en soins courants", il faudrait que son surcoût (13 000 euros par procédure) soit pris en charge… les discussions sont en cours avec les autorités de tutelle. »
Projet COLT contre les risques de rejet
Le rejet chronique (bronchiolite oblitérante) constitue la principale cause à moyen et long terme de dysfonctionnement du greffon pulmonaire. « Le projet COLT a pour objectif la recherche de nouveaux biomarqueurs spécifiques et prédictifs du rejet afin de pouvoir le prévenir, a déclaré le Pr Christophe Pison (CHU de Grenoble). Chaque greffé est unique et ces données seront essentielles pour un suivi personnalisé. » Le projet COLT repose sur une banque de données et une biocollection. Depuis 2009, plus de 1 600 patients en attente de greffe ou récemment greffés ont été inclus.
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