Appelé « impatiences dans les jambes » ou « impatiences nocturnes », le syndrome des jambes sans repos (SJSR) se manifeste par le besoin de bouger les membres inférieurs, le plus souvent associé à des sensations désagréables, parfois douloureuses, survenant au repos et principalement le soir. « Dans 75 % des cas, la qualité du sommeil est affectée. Il existe aussi un retentissement le jour : fatigue, troubles cognitifs, répercussions professionnelles… », détaille Laurène Leclair-Visonneau (neurologue, CHU de Nantes), lors d’une table ronde organisée par la Société française de recherche et médecine du sommeil (SFRMS).
La maladie n’est pas imaginaire. « Il s’agit d’une réelle affection neurologique chronique, qui touche 8 % des Français, dont 3 % atteints de formes sévères », martèle la spécialiste. Certains critères génétiques et biologiques, notamment une ferritinémie basse, ont été retrouvés associés à la pathologie. « D’ailleurs, les donneurs réguliers de sang ou les femmes enceintes sont plus spécifiquement atteints, illustre Pr. Yves Dauvilliers, neurologue au CHU de Montpellier. On a également mis en évidence que le SJSR était lié à des anomalies du fonctionnement de la dopamine. »
Quels traitements ?
Après avoir conduit un diagnostic, difficile à réaliser, plusieurs traitements sont possibles. Dans les cas légers à modéré de SJSR, on éliminera tout d’abord les facteurs aggravants (prise d’alcool, de café, de certains médicaments mauvaise hygiène de sommeil), et on pourra supplémenter en fer en cas de carence, voire prescrire un opioïde léger à la demande, qui favorisera l'endormissement. Dans les cas sévères à très sévères, on aura recours aux agonistes dopaminergiques, qui ont une AMM dans le SJSR : la rotigotine (Neuropro), ropinirole (Adartrel ou ReQuip) le pramipexole (Sifrol). On peut également utiliser la prégabaline (Lyrica) ou la gabapentine (Neurontin), même si ces médicaments n’ont pas l’AMM dans l’indication. « On n’hésitera pas à prescrire une bithérapie, pour ne pas avoir à augmenter les doses d’agonistes dopaminergiques et éviter ainsi les effets indésirables liés à ces molécules », évoque Pr Christelle Charley-Monaca, neurologue au CHU de Lille. Le Lyrica sera préféré en cas de SJSR très douloureux ou de troubles anxieux associés. On peut enfin avoir recours aux opioïdes, qui seront plutôt réservés en cas d’échec des thérapies précédentes ou de syndrome douloureux, et dans le cadre d’une bithérapie avec les agonistes dopaminergiques.
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