La nouvelle affaire de santé publique qui agite actuellement l’opinion résume à elle seule les dysfonctionnements de notre système d’alerte. Les premières études sur les risques tératogènes du valproate de sodium (Dépakine et ses génériques) remontent aux années 1980, mais elles sont restées quasi-ignorées des prescripteurs et des agences de santé.
Il aura fallu attendre 2010 pour que ces risques soient officiellement notifiés, et 2014 pour qu’un encadrement plus strict de cet antiépileptique soit mis en place par les autorités sanitaires, à la suite de plaintes de familles de victimes. Entre-temps, environ 400 enfants en France souffriraient de malformations congénitales et 150 auraient développé des troubles neurocomportementaux (beaucoup plus selon des associations) après exposition in utero à ce médicament. Le rapport de l’IGAS, rendu public la semaine dernière, met en lumière le manque de réactivité de l’agence du médicament et du laboratoire.
Dans ce nouveau « scandale », certains ont cru bon de désigner les pharmaciens comme coupables de négligence dans les règles de délivrance. C’est ignorer la réalité du vécu de bon nombre d’officinaux. Ils sont plusieurs à avoir témoigné sur notre site et ce qu’ils disent est édifiant : ils ont alerté les médecins dès la première recommandation de l’agence, mais se sont heurtés à l’indifférence, voire l’hostilité des prescripteurs, et à l’incompréhension des patientes. Le directeur de l’ANSM, Dominique Martin, reconnaît lui même que les pharmaciens connaissent mieux les nouvelles conditions de prescription et de délivrance que les médecins.
Reste que l’inertie dénoncée par l’IGAS a fait des victimes dont les pharmaciens ne sauraient être responsables.
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Françoise Amouroux
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