APRÈS chaque exacerbation d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), le débit respiratoire est diminué et ne revient, malgré les traitements, jamais au niveau précédant cet épisode. L’évolution de la maladie s’accélère ainsi que la dégradation de la qualité de vie des patients.
L’arrêt du tabac, susceptible de ralentir la progression de l’obstruction bronchique, est le premier objectif dans la prise en charge de la BPCO. Sinon, dans l’arsenal thérapeutique, on ne retrouve jusqu’à présent que des traitements symptomatiques, non spécifiques de l’affection, faisant appel aux bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques, aux anticholinergiques, parfois aux corticoïdes et aux antibiotiques lors des surinfections.
Inhibiteur sélectif d’une enzyme, la phosphodiestérase 4.
Daxas (roflumilast) développé par les Laboratoires Nycomed, qui vient d’obtenir une AMM européenne, apparaît comme une nouvelle option de traitement dans la BPCO. C’est un inhibiteur sélectif d’une enzyme, la phosphodiestérase 4 (PDE4), ciblant l’inflammation sous-jacente spécifique. C’est le premier traitement continu anti-inflammatoire administré par voie orale (une prise unique quotidienne) pour cette pathologie.
Daxas est indiqué : en traitement continu de la BPCO sévère (VEMS après bronchodilatateur inférieur à 50 % de la valeur théorique) associée à une bronchite chronique chez des adultes présentant des antécédents d’exacerbations répétées, en complément d’un traitement bronchodilatateur.
Comme l’a souligné le Pr Neil Barnes (Royaume-Uni) lors d’un symposium, « le principal bénéfice de Daxas est de réduire le nombre des exacerbations, événements les plus difficiles à vivre pour les patients et qui, malgré les traitements symptomatiques, accélèrent de manière irréversible la dégradation de la fonction respiratoire. Pour les patients présentant des exacerbations répétées, Daxas constitue potentiellement un progrès, avec un effet qui s’ajoute à celui des bronchodilatateurs préconisés dans la BPCO ». La molécule a une action totalement différente des bronchodila?tateurs puisqu’elle traite l’inflammation sous-jacente et non les symptômes. Son action est lente, les effets sont progressifs, mais puissants.
L’AMM européenne obtenue en juillet dernier s’appuie sur deux études pivots contrôlées contre placebo d’une durée de 12 mois. Elles ont inclus plus de 3 000 patients souffrant de BPCO à un stade sévère ou très sévère, présentant au moins une exacerbation dans l’année d’inclusion. De ces études il ressort une réduction significative du nombre d’exacerbations, une amélioration de la fonction respiratoire, un recours moindre aux corticoïdes et une amélioration de la qualité de vie. Dans le sous-groupe traité par des bêta-2 mimétiques de longue durée d’action, le nombre des exacerbations a été réduit de 21 %. Deux autres études ont confirmé l’amélioration de la fonction pulmonaire et la réduction du nombre d’exacerbations quand Daxas était administré en association avec des bronchodilatateurs de longue durée (tiotropium ou salmétérol).
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