À la demande de la Fondation pour un monde sans fumée, Kantar Public a mené une étude incluant 17 421 personnes de plus de 18 ans répondant à trois profils : des fumeurs, des ex-fumeurs et des non-fumeurs. Réalisée dans 13 pays*, l’étude cherche à comprendre pourquoi les gens fument, ce qui les motive à arrêter et à identifier les obstacles qu’ils rencontrent.
Avec 29,6 % de femmes et 31,5 % d’hommes fumeurs, la France fait partie des mauvais élèves, même si elle n’atteint pas les niveaux très élevés du Liban (57,5 % et 48,4 %) et de l’Afrique du Sud (49 % et 34,1 %). D’une manière plus générale, l’étude montre que « fumer est profondément intégré dans la vie quotidienne du fumeur, c’est pourquoi le fait d’arrêter de fumer signifie bien plus que simplement abandonner la cigarette ». L’addiction est à la fois physique, sociale, comportementale et émotionnelle. Les rituels autour de la cigarette sont nombreux et se retrouvent d’un pays à l’autre. En France, 69 % des fumeurs allument une cigarette après un repas et 48 % en buvant un café ou un thé. Des rituels particulièrement forts pour les fumeurs grecs qui associent la cigarette au café dans 91 % des cas, à l’après repas (84 %) et aux boissons alcoolisées (76 %). Autre constat : les amis proches des fumeurs sont eux-mêmes fumeurs et les fumeurs sont souvent en couple avec un autre fumeur (44 % des cas en France).
Nouvelles approches
À la question de savoir si fumer est mauvais pour la santé, les réponses sont affirmatives de manière presque unanime (89 % en France) et les fumeurs se considèrent en moins bonne santé que les non-fumeurs. En France seulement 16 % des fumeurs et 15 % des ex-fumeurs disent être en excellente santé contre 28 % des non-fumeurs. Par ailleurs, Kantar Public relève une certaine confusion chez les fumeurs concernant ce qui est mauvais pour la santé dans la cigarette d’une part, et dans les alternatives pour arrêter de fumer d’autre part. Ainsi, dans certains pays l’e-cigarette est classée comme plus mauvaise pour la santé (Inde) ou comme aussi mauvaise pour la santé (Malawi, Russie) que le tabac. D’ailleurs, les fumeurs qui tentent d’arrêter de fumer, quel que soit leur pays d’origine, le font souvent sans aucune assistance (pour un taux de réussite global inférieur à 10 %). En France par exemple, où 72 % des fumeurs déclarent avoir déjà essayé d’arrêter de fumer, 58 % des tentatives le font sans aide, 26 % utilisent des substituts nicotiniques ou des médicaments, 24 % se tournent vers l’e-cigarette. Parmi les utilisateurs de la cigarette électronique, 52 % des Français le font pour réduire leur consommation de cigarettes, 20 % pour arrêter et 10 % pour le plaisir de la vape.
La Fondation pour un monde sans fumée souhaite se servir des résultats de cette étude pour développer de nouvelles approches d’aide à l’arrêt du tabac : « A l’ère de la médecine personnalisée, il faut que nous arrêtions de traiter les fumeurs du monde entier comme un groupe homogène et que nous envisagions une large palette de solutions permettant à chaque fumeur de choisir la méthode qui lui conviendra le mieux. »
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