Des malades de Parkinson et d'Alzheimer auraient été recrutés dans le cadre d'un essai clinique « sauvage et illégal » mené dans une abbaye. Une initiative scientifiquement douteuse, initiée, en partie, par le Pr Henri Joyeux.
Plus de 350 malades, atteints de Parkinson et de la maladie d'Alzheimer, ont été impliqués, en dehors de toute autorisation, dans un essai clinique « sauvage et illégal ». Dans une abbaye proche de Poitiers, ils se seraient vus administrer des patchs transdermiques contenant deux molécules, la valentonine et le 6-méthoxy-harmalan (deux dérivés de la mélatonine), dont l'efficacité est « inconnue », selon l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui a demandé l'arrêt immédiat de ces travaux. L'ANSM a saisi la justice, qui pourrait infliger de lourdes sanctions à Jean-Bernard Fourtillan, instigateur de l'essai financé par une association religieuse (le Fonds Josefa) et une société (Sodeval) qu'il a lui-même créées, avec l'aide du Pr Henri Joyeux. Ce dernier, proche de la radiation définitive après ses positions plus que controversées sur la vaccination, n'est pas dans le viseur de l'ANSM, mais pourrait bien être rattrapé par le parquet de Paris, en charge de l'affaire.
L'essai se base sur les recherches effectuées par le Pr Fourtillan, qui voit, en la valentonine, une molécule miracle susceptible de traiter les maladies neurologiques. Une hormone du sommeil qui constitue « une bombe scientifique », pour le Pr Joyeux qui affirme vouloir, sur le site Internet du Fonds Josefa, « obtenir des autorisations de mise sur le marché (AMM) à la fin de l’année 2019, afin que les patchs mixtes soient en vente dans les pharmacies courant 2 020 ». Testées sur des patients sans doute « obligés d'arrêter leur traitement » ces molécules ne sont peut-être pas « sans risque pour la santé des participants », estime l'ANSM. L'Agence a d'ailleurs demandé aux participants de « réaliser un bilan de santé et de conserver les patchs afin de permettre la réalisation éventuelle de futures analyses ».
Vice-président du comité scientifique de France Parkinson, le Pr Philippe Damier a été sollicité par les adhérents de l'association suite à la révélation de cette affaire. Il démonte, point par point, le discours du Pr Joyeux sur la maladie de Parkinson, rappelant notamment que la cause de cette pathologie « n'est pas encore déterminée ».
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