LA METFORMINE, antidiabétique oral de référence de la classe des biguanides, aurait des propriétés anticancéreuses. Une étude épidémiologique publiée en 2005 suggérait que la metformine pouvait réduire le risque de cancer chez les diabétiques de type 2. Ces premiers résultats ont été par la suite confirmés dans des études épidémiologiques rétrospectives, soulignant le moindre développement de cancers de la prostate et du sein chez les patients sous metformine. Des travaux ont mis en évidence l’effet antitumoral de la metformine contre des cellules cancéreuses prostatiques humaines ainsi que son action préventive du cancer du poumon chez des animaux exposés à un carcinogène. Des études expérimentales ont également montré la capacité de la metformine à augmenter l’efficacité de la chimiothérapie, dans des cellules cancéreuses du sein, de la prostate et du poumon, avec un ciblage spécifique des cellules souches cancéreuses résistantes.
Un effet tueur sur les cellules naissantes.
Les résultats d’un nouvel essai préclinique coordonné par le Dr Christopher Heeschen (Madrid) et présentés lors du congrès de l’Association américaine pour la recherche sur le cancer du pancréas montrent que la metformine a un effet tueur sur les cellules naissantes peu différenciées alors qu’elle stoppe la croissance des cellules plus matures. Les cellules cancéreuses prétraitées par la metformine deviendraient plus sensibles aux altérations métaboliques induites par l’activation de l’AMPK (AMP-activated protein kinase).
Forts des résultats encourageants observés sur des modèles animaux, plus de 20 essais cliniques ont été mis en place. L’un d’eux, mené à court terme et sur un petit nombre de patients non diabétiques, suggère un effet protecteur de la metformine contre le cancer colorectal, avec une réduction de plus de 40 % du taux de lésions prénéoplasiques (foyers de cryptes aberrantes).
Les résultats préliminaires d’une étude de phase II présentés au congrès de l’American Association for Cancer Research (AACR) montrent de leur côté que la metformine pourrait ralentir la progression tumorale dans le cancer de la prostate. Dans cette étude, qui a porté sur 22 patients en attente de prostatectomie pour cancer avancé et traités jusqu’à la veille de l’intervention par metformine à raison de 500 mg trois fois par jour, en moyenne sur une période de 41 jours, les auteurs rapportent une réduction du volume tumoral.
Les chercheurs visent désormais à mieux cerner les mécanismes sous-tendant cet effet bénéfique afin de définir des sous-populations candidates.
Plus récemment une étude publiée dans « Cancer » suggère que la metformine diminue la mortalité dans le cancer de l’ovaire
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