Très difficiles à prendre en charge, les douleurs neuropathiques sont fréquentes en population générale et elles concernent au moins 30 % des patients suivis dans les structures de lutte contre la douleur. Heureusement, des progrès importants ont été réalisés dans leurs traitements, du fait d’une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques qui sont à leur origine.
Lorsque nous dispensons les médicaments destinés à soulager une douleur neuropathique, nous devons nous assurer que le patient a bien compris l’objectif du traitement. Il est essentiel de bien expliquer que les antalgiques usuels (paracétamol, AINS,...) sont peu ou pas efficaces dans les douleurs neuropathiques. Il faut aussi rassurer le patient sur le fait que si les médicaments prescrits sont souvent utilisés dans d’autres indications (antidépresseurs, antiépileptiques, ...), ils peuvent aussi l’être pour leur activité analgésique propre et sont donc adaptés à son cas.
Il est essentiel de préciser que leurs délais d’action sont plus ou moins longs (plusieurs jours à plusieurs semaines) et qu’ils ne doivent pas être arrêtés trop tôt en cas d’inefficacité. Une bonne observance est indispensable.
Plusieurs traitements successifs peuvent être nécessaires avant d’aboutir à un résultat satisfaisant. Il est recommandé que le patient fasse une description précise de sa douleur au médecin et notamment indique les facteurs qui la modifient et les autres troubles qui lui sont associés (anxiété, insomnies, etc.). Ces informations aideront le prescripteur dans le choix du médicament, voire dans sa décision à proposer son association à d’autres médicaments de mécanisme d’action complémentaire.
3 questions à…
Françoise Amouroux
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