Les bénéfices de l'activité physique pour la santé ne sont plus à démontrer. Que l'on soit en pleine forme ou que l'on souffre d'une pathologie chronique, l'activité physique est un moyen de préserver son capital santé et d'atténuer, voire de ralentir, la progression de certaines maladies. Au point d’être hissée au rang de thérapie non médicamenteuse.
« Tout doit être mis en œuvre pour que de plus en plus de Français bougent plus et mieux, y compris les malades. On sait qu'il faut faire du sport ; l'objectif est maintenant de mettre les moyens pour y arriver et cela implique tous les professionnels de santé », explique Christian Nicolaÿ, directeur du salon « Sport santé bien-être » qui s'est tenu les 5 et 6 octobre à Paris.
Sport sur ordonnance
Lors de cette deuxième édition du salon Sport santé, le rôle des officinaux dans la promotion de l'activité physique a été largement souligné. Comme pour le médicament, l'efficacité du traitement « activité physique » dépend de l'observance, et avant tout de la compréhension, de l'implication et de la motivation du patient. Le discours du pharmacien est primordial, comme l'a démontré une étude pilote, l'étude Pharmaps, menée par la Société française de médecine du sport (SFMES) entre 2013 et 2015, avec le soutien financier du ministère de la Santé. Bien qu'elle ait été interrompue précocement faute d'avoir atteint l'objectif d'inclusion (1 100 patients), l'étude a fourni des résultats plus que positifs. « Sur les 150 patients inclus exploitables, nous avons observé une augmentation de 50 % de l'activité physique après la mise en place d'un entretien de motivation à l'officine, alors que l'objectif initial était fixé à 20 % », commente le Dr Jehan Lecocq, membre de la SFMES et médecin spécialisé en médecine physique au CHU de Strasbourg.
Sylvie Ortillon, pharmacienne à Coulommiers (Seine-et-Marne), a participé à l'étude Pharmaps. Elle a inclus 25 patients au total. « Bien souvent, les patients sont conscients que leur niveau de sédentarité est élevé. L'entretien de motivation permet de trouver avec eux une solution pour augmenter leur activité physique chaque jour. À l'officine, nous connaissons ces patients, leur vie et leur environnement, ce qui facilite l’échange », comment la pharmacienne. Bien que l'étude soit close, Sylvie Ortillon continue de suivre les patients inclus dans l'étude : « L'une de ces patientes, qui a 70 ans, a repris la gym suite à l’étude ; ses douleurs dorsales se sont atténuées et elle a arrêté son traitement antalgique. »
Rémunérer l'accompagnement à la pratique sportive ?
Reste que si le sport est un médicament, et que le pharmacien tient un rôle déterminant dans la promotion de cette thérapie, la question d'une rémunération va rapidement se poser. Pour Xavier Schneider, pharmacien à Truchtersheim et élu FSPF*, un dispositif de reconnaissance de cette intervention est nécessaire : « Je suis plus intéressé d'avoir 100 % de marge sur un service qui s’intègre dans le parcours de soins que 5 % sur un médicament très cher. Il est important que ce service soit reconnu financièrement ; cela pourrait se faire dans un premier temps dans un cadre expérimental avec les URPS par exemple. »
* Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
D'après la conférence « Le pharmacien, interlocuteur privilégié du patient » - Salon Sport santé, les 5 et 6 octobre 2018, Paris.
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