L’insomnie est fréquente à tous les âges de la vie, 25 à 30 % des Français en souffriraient occasionnellement et au moins 10 % chroniquement, mais tout particulièrement chez les sujets âgés. 30 % des plus de 65 ans se plaignent d’une difficulté à s’endormir.
En effet, la qualité et l’organisation du sommeil se modifient physiologiquement avec l’âge. Avec des réveils nocturnes plus nombreux et plus longs, une diminution de la quantité de sommeil réparateur, une avancée de l’horaire de réveil. De nombreuses maladies liées à l’âge, notamment douloureuses, perturbent le sommeil et les états dépressifs, souvent méconnus, sont fréquents au cours de la vieillesse.
Est considérée comme insomniaque une personne rapportant au moins l’une des plaintes suivantes : troubles de l’endormissement, troubles de maintien du sommeil, réveil trop précoce ou sommeil de mauvaise qualité ou non récupérateur.
Ces plaintes doivent s’accompagner de retentissements sur le fonctionnement diurne : fatigue, troubles de l’attention, de la concentration et/ou de la mémoire, impact scolaire, professionnel ou social, irritabilité, altération de l’humeur, somnolence diurne, baisse de l’initiative, céphalées de tension…
Devant une plainte d’insomnie, il convient tout d’abord d’en établir la réalité, d’en estimer son impact objectif sur la qualité de vie, et ensuite d’identifier son origine.
Dans l’insomnie transitoire (quelques jours), un traitement médicamenteux n’est pas obligatoire ; un hypnotique peut être utilisé pendant seulement 2 à 3 nuits.
Dans l’insomnie de courte durée (moins de 3 semaines), des hypnotiques peuvent être administrés de façon intermittente, par exemple une nuit sur trois, pendant 7 à 10 jours.
Enfin, les insomnies chroniques, les plus difficiles à traiter, exigent une grande attention, notamment pour rechercher une cause pouvant être psychiatrique, en est d’ailleurs un très classique signe d’appel. Même dans ce cas, les hypnotiques doivent être employés de façon intermittente et pour une courte durée, inférieure à 3 semaines, afin d’éviter l’accoutumance et la dépendance. La posologie de l’hypnotique doit être progressivement réduite, dès que les symptômes s’améliorent ; par exemple d’un quart tous les 5 jours.
Rappelons que l’utilisation des produits rangés dans la classe des hypnotiques doit être aussi brève que possible et ceux-ci ne doivent pas être administrés pour une durée continue excédant 30 jours ; durée réduite à 15 jours pour le flunitrazépam.
Signalons l’intérêt de la mélatonine, indiquée chez les personnes de plus de 55 ans, pour une durée maximale de 3 semaines. Cela étant, il est clair que certaines insomnies spécifiques relèvent préférentiellement d’un traitement antidépresseur ou neuroleptique.
Enfin un traitement pharmacologique d’une insomnie de longue durée doit être régulièrement réévalué par le médecin.
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