La goutte est surtout observée chez l’homme entre 30 et 50 ans et n’atteint la femme qu’après la ménopause.
Elle est causée par des dépôts tissulaires d’urate de sodium et sa traduction est essentiellement articulaire et/ou rénale.
La goutte est associée, bien que de façon inconstante, à une augmentation de l’uricémie (hyperuricémie). Cela étant, la majorité des hyperuricémiques ne fera pas de crise de goutte ; ce qui ne signifie pas que l’hyperuricémie asymptomatique ne puisse pas se montrer délétère par ailleurs, notamment au plan cardiovasculaire (selon les résultats d’une étude récente, l’hyperuricémie serait un facteur de risque indépendant d’hypertension artérielle et d’augmentation d’infarctus du myocarde).
Dans la plupart des cas, il s’agit d’une goutte primitive, favorisée par une suralimentation ou la prise de certains médicaments, comme les diurétiques (thiazidiques).
Mais la cause de l’emballement de la synthèse endogène des purines (issues du métabolisme des protéines animales, surtout abats, viandes, charcuterie), dont l’acide urique est le catabolite ultime est encore mal comprise bien que l’on suppose une anomalie enzymatique (en revanche, des gouttes enzymopathiques sont connues).
Elle peut aussi être secondaire, en cas d’insuffisance rénale, de saturnisme, d’hémopathies, de la prise de ciclosporine A, de pyrazinamide…
La crise de goutte aiguë est parfois annoncée par des prodromes : malaises, fébricule, insomnie, irritabilité anorexie, dysurie, picotements locaux, gonflement des veines…
Dans la crise typique, le début est brusque, souvent en pleine nuit, avec des douleurs intenses, entraînant une hyperesthésie (exacerbation de la perception des sensations douloureuses) cutanée rendant insupportable le contact avec les draps et pouvant empêcher le patient de se lever. Les lésions siègent très majoritairement au gros orteil, qui apparaît tuméfié, rouge pivoine, luisant avec une augmentation de la chaleur locale.
La durée possible de la crise est très variable, de 2 jours à 3 semaines, avec des douleurs cycliques : maximales durant la nuit et diminuant au lever du soleil.
Il peut aussi s’agir de crises atypiques, atténuées, brèves ou au contraire traînantes, ou encore majeures pouvant simuler un abcès.
La crise est exceptionnellement polyarticulaire.
Sans traitement, les crises se répètent à des intervalles variables, se comptant en semaines, mois ou années.
La goutte chronique traduit la surcharge uratique des tissus, pouvant concerner les tissus sous-cutanés (tophus), les articulations (arthropathies uratiques) et les reins (lithiases et néphropathies).
Les arthropathies, très souvent associées à des tophus sous-cutanés, se voient après plusieurs années d’évolution, prenant la forme d’un rhumatisme chronique avec des articulations douloureuses, raides et déformées ; typiquement sièges de crises répétées antérieures.
Le traitement de la crise aiguë utilise la colchicine ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens, hormis l’aspirine qui interfère avec l’élimination urinaire de l’acide urique.
Le traitement de fond, sous surveillance de l’uricémie, met à profit les urico-inhibiteurs ou les urico-éliminateurs.
Dans tout les cas un régime allégé en purines (abats, anchois, sardines…) est fortement recommandé, associé à amaigrissement en cas de surpoids.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques