L’hypothyroïdie est une pathologie fréquente dans notre pays, avec une prévalence évaluée entre 1 et 2 %. Les signes cliniques clés, qui s’installent souvent progressivement, sont représentés par une asthénie physique, psychique et intellectuelle, une frilosité, une diminution de la sédation, une tendance à l’hypothermie, une prise de poids modérée (contrastant avec une réduction de l’appétit), une bradycardie, une hypo ou une hypertension artérielle, des crampes musculaires, des myalgies, une fatigabilité musculaire, un ralentissement du transit intestinal pouvant aller jusqu’à une constipation, une dépilation (poils secs et cassants), des troubles du cycle menstruel (voire une aménorrhée), des troubles de la libido, une dysfonction érectile et une infertilité.
Peut s’y ajouter un myxœdème, se manifestant par un œdème ferme et un visage arrondi avec des traits épaissis.
Le diagnostic est affirmé par le dosage de la TSH, dont le taux est augmenté. Le traitement de l’hypothyroïdie, qui est purement substitutif, fait essentiellement appel à la lévothyroxine (ou L-T4), qui est convertie (par désiodation) au sein des tissus cibles en sa forme active, la lévotriidothyronine ou liothyronine (ou L-T3).
La longue demi-vie de la lévothyroxine (environ 7 jours) est un gage de concentrations plasmatiques stables, même en cas d’oublis occasionnels. En revanche, la L-T3 exerce un effet biologique intense et rapide, avec un risque plus important de surdosage.
Le traitement doit être initié de manière progressive, par paliers successifs ; et d’autant plus progressive que le patient est plus âgé et l’hypothyroïdie plus profonde et plus ancienne, sauf au lendemain d’une thyroïdectomie totale où la lévothyroxine doit être administrée d’emblée à la posologie cible.
Attention aux sujets atteints d’affections coronaires ou susceptibles de présenter des troubles du rythme cardiaque, en raison d’effets inotrope et chronotrope positifs qui, en augmentant la consommation d’oxygène du cœur, peuvent révéler une ischémie cardiaque ou des troubles du rythme.
Dans le cas général, l’objectif de posologie, qui dépend du poids, est de l’ordre de 1,6 microgramme/kg/jour ; plus faible chez le patient âgé (1,3 microgramme/kg/jour) et plus élevé chez l’enfant (2 à 2,5 microgrammes/kg/jour). Il faut aussi se souvenir que la grossesse majore les besoins en hormones thyroïdiennes, ce qui conduit à augmenter de 30 à 50 % la posologie chez les femmes hypothyroïdiennes, avec l’objectif de maintenir la TSH en-dessous de 2,5 mUI/L durant toute la grossesse.
Il est recommandé d’administrer quotidiennement le médicament au même moment de la journée : le matin à jeun, ou le soir au coucher.
La surveillance doit être à la fois clinique (disparition des signes d’hypothyroïdie) et biologique (mesure du taux de TSH). Son adaptation étant lente, il ne faut pas le déterminer avant environ un délai de 2 mois succédant à l’atteinte de la posologie cible.
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