Insidieuse et silencieuse, la BPCO s’installe progressivement. Si elle n’est pas détectée à temps, elle peut évoluer vers l’insuffisance respiratoire chronique, à l’origine d’un handicap pouvant être très marqué ou d’un décès prématuré.
La BPCO se caractérise par une limitation des débits aériens, le plus souvent irréversible.
La définition de la BPCO implique que les explorations fonctionnelles respiratoires mettent en évidence un trouble ventilatoire obstructif. Elle ne prend pas en compte l’existence d’un emphysème, de symptômes de bronchite chronique, même si ceux-ci peuvent s’associer au trouble ventilatoire obstructif.
Le diagnostic de BPCO doit être évoqué, dès l’âge de 40 ans, chez les patients présentant une toux chronique (avec ou sans expectoration), chez les patients dyspnéiques, ainsi qu’en cas d’exposition au tabac (en général au moins 10 paquets/années).
Les principaux diagnostics différentiels sont représentés par l’asthme (début dans la jeunesse, histoire familiale, sujet non-fumeur, terrain atopique, épisodes paroxystiques, gêne fréquente la nuit, réversibilité de l’obstruction bronchique par un bêta agoniste, perte de VEMS inconstante), les bronchectasies (destruction des bronches), l’insuffisance cardiaque et les bronchiolites.
Il convient également de rechercher le nombre d’exacerbations par an.
Un temps important de la prise en charge réside dans l’évaluation des facteurs de risque (le tabagisme étant de loin le premier), l’importance des symptômes, l’impact de la maladie sur la vie quotidienne (dyspnée, tolérance à l’effort, anxiété, dépression) ainsi que des comorbidités (cardiopathies, syndrome d’apnées du sommeil, ostéoporose, anémie, cancer, atteintes musculaires périphériques…). Le médecin peut s’aider d’échelles ou de questionnaires validés, comme l’évaluation de la dyspnée selon le Medical Research Council et le CAT (COPD Assessment Test) pour le retentissement sur la vie quotidienne.
La prise en charge a pour objectifs de limiter les symptômes (en premier lieu la dyspnée ; ce qui permet d’améliorer la tolérance à l’exercice physique), une limitation de la fréquence et de la sévérité des exacerbations (source d’impacts importants sur la qualité de vie, la morbidité – avec un risque d’hospitalisation – et la mortalité).
Lorsqu’une dyspnée est présente, le traitement de première ligne est représenté par les bronchodilatateurs inhalés (bêta 2-agonistes d’action rapide ou anticholinergiques). Au stade I (stade où le diagnostic est encore très rarement posé), la dyspnée étant le plus souvent intermittente, ces produits doivent donc être utilisés à la demande.
Quand le VEMS devient inférieur à 50, 60 ou 70 % selon les produits, que le patient a des exacerbations répétées et reste symptomatique malgré un traitement régulier par bronchodilatateur de longue durée d’action, il est recommandé d’utiliser une association fixe d’un bronchodilatateur et d’un anti-inflammatoire.
Les théophyllines n’ont actuellement plus guère de place en raison de l’arrivée d’autres types de produits et de leur rapport efficacité/tolérance défavorable.
Quant à la corticothérapie orale, si elle conserve une place dans le cadre d’un traitement court des exacerbations, elle n’en a pas au long cours en raison de ses effets indésirables, comme l’ostéoporose et les infections respiratoires (notamment les aspergilloses et les mycobactérioses).
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