En France, environ 10 millions de patients sont concernés par l’une des trois grandes localisations que sont l’arthrose des doigts, du genou et de la hanche.
La gonarthrose est, avec la coxarthrose, la localisation la plus fréquente de l’arthrose.
La prévalence radiologique de la gonarthrose est de 35 % chez les femmes et de 21 % chez les hommes.
Les facteurs de risque identifiés de l’arthrose du genou sont représentés par un terrain génétique prédisposant (bien qu’aucun gène candidat n’ait été encore découvert), une surcharge pondérale (un facteur majeur : un IMC supérieur à 27 triple le risque par rapport à un IMC inférieur à 25), des activités sportives de haut niveau et une méniscectomie.
Les objectifs de la prise en charge de la gonarthrose sont au nombre de deux : symptomatique (réduction de la douleur) et fonctionnel (lutte contre l’enraidissement articulaire.
La prise en charge comprend deux volets indissociables, à savoir les thérapeutiques non pharmacologiques, encore très insuffisamment mises en œuvre : baisse du poids - plutôt que de fixer des objectifs probablement irréalistes il est préférable de conseiller de maigrir jusqu’à ce que la douleur disparaisse - activité physique en dehors des poussées, rééducation pour maintenir un bon état musculaire, orthèses plantaires amortissantes le cas échéant, canne anglaise controlatérale et les traitements pharmacologiques.
Les antalgiques constituent la classe médicamenteuse de choix dans le traitement de la douleur de l’arthrose. Le paracétamol doit être essayé en premier, jusqu’à la dose de 3 g/j. En deuxième ligne peuvent être utilisés les antalgiques de classe II, à savoir le tramadol ou la codéine (risques de troubles de la vigilance, de sensations vertigineuses et de chute chez les sujets âgés, notamment polymédicamentés). Les antalgiques de classe III ne sont utilisés qu’en cas de douleurs rebelles et avec de grandes précautions.
Les AINS, classiques ou sélectifs de la cox2, trouvent utilement à s’employer lors des poussées inflammatoires ou dans le cas de douleurs intenses non soulagés par les antalgiques de classes I ou II ; ils doivent être administrés en cure courte de 8 à 14 jours, en raison de leurs effets indésirables (digestifs, rénaux, cardiovasculaires).
Les antiarthrosiques d’action lente (leur délai d’activité se compte en semaines) pris au long cours peuvent être intéressants, avec un bénéfice antalgique modéré mais rémanent, et des effets indésirables absents ou très réduits (diarrhée avec la diacéréine). En pratique, ils sont d’abord administrés pendant 3 à 6 mois pour juger de leur efficacité.
Les infiltrations de corticoïdes sont réservées aux poussées congestives ; leur effet antalgique est limité dans le temps (2 à 4 semaines) et il est conseillé de ne pas dépasser 3 à 4 injections dans l’année pour une même articulation. Il faut avoir présent à l’esprit que même par voie intra-articulaire, les corticoïdes ont des effets systémiques (attention en cas de diabète mal équilibré, de traitement par antivitamine K…).
Les injections d’acide hyaluronique sont préconisées pour des gonarthroses symptomatiques, sans épanchement et réfractaires aux traitements usuels. L’effet antalgique est souvent modeste, retardé, mais rémanent (plusieurs mois).
Enfin, la décision de la pose d’une prothèse est envisageable en tenant compte des plaintes cliniques et de la gêne fonctionnelle et non pas de l’importance des lésions radiologiques. La décision finale doit appartenir au patient lui-même.
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