NE PAS JOUER les apprentis sorciers. C’est en quelque sorte la mise en garde énoncée par le Comité d’Éthique dans un récent avis prospectif sur la « neuro-amélioration » biomédicale des personnes en bonne santé. Le comité pointe en effet une dérive dans notre société consistant à recourir à des produits ou des techniques détournés de leur objectif initial dans un but d’amélioration psycho-cognitive. Les candidats au dopage neuronal n’hésiteraient pas à absorber de la Ritaline ou à utiliser des appareils de stimulation cérébrale, magnétique ou électrique. Si le Comité d’Éthique reconnaît qu’une amélioration a pu être observée, il insiste sur le fait qu’elle est « inconstante, modeste, parcellaire et ponctuelle » et que le rapport bénéfice/risque à long terme est « totalement inconnu ». Le phénomène prendrait tout de même de l’ampleur. Mais aucune étude n’existe en France permettant de mieux l’identifier, déplorent les scientifiques. En particulier, on ne sait pas combien d’enfants prennent de la Ritaline pour mieux réussir à l’école. Quoi qu’il en soit, la crainte est de voir apparaître une société d’humains « améliorés » constituée par une minorité d’individus aisés. Avec le risque de voir s’accroître les écarts entre les riches et les pauvres, souligne le comité. Et peut-être qu’un jour on entendra à la télé quelqu’un déclarer : « Si à cinquante ans t’as pas un QI de 200, t’as raté ta vie ! »
Dopage cérébral
Le mythe du surhomme relancé
Publié le 20/02/2014
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C. M.
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3070
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