Associant des centaines de milliards de bactéries appartenant à plus de mille espèces, le génome collectif de l’ensemble du microbiote de notre intestin excède ainsi de plus de cent fois notre propre génome et une flore entérique équilibrée semble indispensable au maintien d’une bonne santé générale.
L’équipe de Haydeh Payami, professeur de neurologie à l’université de l’Alabama (Birmingham), a mis en évidence des anomalies majeures dans la composition du microbiote chez des patients atteints de la maladie de Parkinson. L’étude a inclus 197 patients parkinsoniens et 130 sujets contrôles. Elle a montré que certaines espèces bactériennes étaient présentes en quantité supérieure à la normale chez le patient parkinsonien alors que d’autres, au contraire, étaient raréfiées.
Ce constat fait, la question est donc posée de savoir si ces différences significatives sont à l’origine de l’affection neurologique ou si c’est cette dernière qui entraîne une altération de la flore intestinale. Il est connu que la maladie de Parkinson est associée à des troubles importants du transit intestinal, avec une fréquente constipation : cette composante de l’affection pourrait être aggravée, au-delà de son origine neurologique, par le dysmicrobisme intestinal. La relation entre anomalies microbiennes et antiparkinsoniens mérite également d’être explorée : l’étude suggère des liens significatifs entre recours aux inhibiteurs de la catéchol-o-méthyltransférase, aux anticholinergiques et peut-être à l’association carbidopa/lévodopa. De même, une autre piste vaut elle aussi d’être questionnée : les modifications de la flore intestinale pourraient-elles expliquer des différences dans le métabolisme intestinal des xénobiotiques potentiellement neurotoxiques (pesticides, herbicides) et donc dans leur impact sur le système nerveux ? Des pistes potentiellement riches de sens sont désormais ouvertes.
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