ON LE SAIT, les chiffres du diabète sont préoccupants : 2,9 millions de personnes* traitées (dont 700 000 par insuline) étaient concernées par la maladie en 2009, sans compter les quelque 500 000 à 700 000 malades qui s’ignorent ; une prévalence grandissante (plus 6 % par an de 2000 à 2009) qui atteignait la même année 4,39 %, dépassant ainsi les prévisions ; des facteurs sociaux et environnementaux liés au mode de vie largement mis en cause pour expliquer cet accroissement ; près de 92 % de diabétiques de type 2 pour moins de 6 % de malades de type 1, plus de 2 % étant non typés ; une prise en charge à 100 % pour affection de longue durée de plus en plus fréquente…
Face à ce tableau, l’évolution des remboursements des dispositifs de mesure glycémique n’est pas moins inquiétante : restriction dans la prise en charge des bandelettes pour lecteurs de glycémie ramenée à 200 unités remboursées par an pour les diabétiques non insulinodépendants, selon la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011 (arrêté paru au « Journal officiel » du 27 février). Une orientation qui n’est pas sans contradictions dès que l’on considère de plus près le cas de patients diabétiques. « L’autosurveillance ne doit pas être pratiquée sans le conseil et la surveillance médicale pour les patients diabétiques de type 2, déclare Philippe Emery, directeur général de la division diabète chez Abbott. Pourtant, ces tests sont parfois indispensables et le forfait mis en place doit continuer à assurer le rôle de l’autosurveillance glycémique : compréhension de la maladie asymptomatique et motivation du malade. » Un raisonnement qui nécessite le renforcement de l’éducation au bon usage de ces tests tout comme l’information du malade sur les moyens de gérer sa glycémie en veillant à son hygiène alimentaire et à son entretien physique. « De nombreux professionnels de santé sont impliqués dans le suivi des personnes diabétiques : le médecin qui doit appréhender les résultats de son patient en fonction de ses choix thérapeutiques, le pharmacien qui doit s’assurer du bon usage des dispositifs de mesure en tenant compte du mode de vie de la personne, mais aussi l’infirmière, le diététicien, les relais diabète… Tous ces acteurs doivent tenir un discours commun centré sur l’éducation du patient et le bon usage des appareils de mesure. »
Motiver.
Côté technologie, tout le travail des fabricants consiste à trouver des sources de motivation pour faciliter les gestes de mesure au quotidien et baliser le parcours de ces malades chroniques. Pour ce faire, Abbott dispose de différents lecteurs : la gamme Freestyle comporte trois modèles (Papillon Lite, de très petite taille, Papillon Vision, qui facilite la lecture, et Navigator, un dispositif muni d’un capteur sous-cutané pour une mesure en continue du glucose), tandis que le lecteur Optium Xceed permet de prémunir les populations à risque (porteurs de pompe à insuline, enfants, femmes enceintes) d’une cétose naissante en mesurant la glycémie et les corps cétoniques. Mais c’est la bandelette Freestyle Papillon Easy qui fait l’actualité du fabricant, en proposant un procédé d’aspiration rapide de l’échantillon sanguin, une innovation appelée ZipWik et conçue afin de réduire au minimum le désagrément du prélèvement.
Chez Lifescan, la nouveauté se nomme OneTouch Verio Pro et vise les patients sous insulinothérapie intensive. Conçu pour faciliter la réalisation des glycémies et la prise en charge du diabète, ce lecteur propose une fonction innovante qui consiste à alerter le patient sur ses tendances à l’hypoglycémie ou à l’hyperglycémie avant repas. Le procédé consiste à enregistrer et analyser les résultats de glycémie, puis à alerter le patient si ceux-ci sont anormaux, l’objectif étant d’aider la personne à réfléchir aux causes de l’anomalie et réagir en fonction. Une gamme de 4 systèmes d’autosurveillance OneTouch (Vita, UltraEasy, Comfort, Zoom+ Pro) vient seconder ce lancement. « L’autosurveillance glycémique ne se limite pas à un test ou à un lecteur de glycémie aussi performant soit-il, précise le Dr Frédéric Gentin, directeur médical de Lifescan France. Pour être efficace et utile, le patient diabétique doit surtout comprendre pourquoi il se teste, quand et comment effectuer des tests et surtout savoir interpréter les résultats obtenus. La mission de Lifescan est de proposer, au quotidien et tout au long de l’année, des solutions adaptées aux besoins de chaque patient diabétique. Il n’existe pas un patient diabétique mais des patients diabétiques. Pour répondre à leurs besoins nous mettons à la disposition des professionnels de santé et des patients des outils, produits et services adaptés et spécifiques. »
Plus d’innovation.
D’autres lancements ont récemment marqué le marché de la glycémie en pharmacie : Arkray, inventeur du premier lecteur de glycémie portable, a ainsi doté son modèle Glucocard X- mini plus de deux fonctionnalités visant à améliorer l’information du patient et à lui offrir une plus grande liberté face à sa maladie : la fonction Info repas permet notamment de mesurer l’impact de l’alimentation sur les valeurs glycémiques ; la fonction Activité physique, de la même façon, permet de visualiser les effets de la pratique sportive sur la glycémie et de doser ses efforts en fonction. Le laboratoire Novalab, pour sa part, présente le plus petit lecteur de glycémie au monde, Twist, intégrant un flacon de bandelettes et un stylo autopiqueur, le tout rangé dans un étui aux formes tendances signé par l’artiste Ben et comprenant également dix lancettes (kit Trueresult Twist).
Quant aux acteurs historiques, ils proposent des modèles tout aussi variés. Ménarini Diagnostics vise la simplicité (simple insertion de la bandelette sans calibration nécessaire) et le confort d’utilisation (système de prélèvement étudié pour une douleur minimale) avec sa gamme de lecteurs Glucofix qui se destine à différents profils de patients : les seniors avec Glucofix Mio doté d’un grand écran, les actifs avec Glucofix iD léger et élégant, les enfants avec GlucoPinguoin. Roche, pour sa part, a muni sa gamme Accu Chek (Performa, Performa Nano) d’un système permettant d’optimiser l’exactitude des résultats quelles que soient les conditions extérieures (froid, chaleur, temps sec ou humide) de réalisation du test. Bayer Santé a équipé ses deux kits d’autosurveillance glycémique de la technologie "No coding" (pas de calibrage pour une plus grande sécurité des résultats) et du système de prélèvement capillaire microsensitif (prélèvement en douceur) : Contour TS s’adresse à la grande majorité des patients diabétiques (par d’interaction avec le maltose, galactose, fructose ni avec l’oxygène), alors que le lecteur multitests Breeze 2 se destine aux patients sous multi-injections d’insuline exigeant une grande autonomie. Chez Aximed, on trouve le lecteur parlant Senso Card Plus destiné aux mal voyants, tandis que Dinno Santé dédie aux patients qui utilisent deux lecteurs le Duo GM 100, aux diabétiques souffrant de tension artérielle le kit PAM 2.0 intégrant un autotensiomètre (en prêt) et à ceux qui ne bénéficient pas d’une prise en charge à 100 %, le kit Free Test comprenant un lecteur gratuit.
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Françoise Amouroux
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