CONNAISSEZ-vous le krill, cette petite crevette, pas plus grosse qu’un asticot, lointaine cousine du homard et de la langouste ? Si vous aimez les baleines, ce nom vous dit forcément quelque chose. Car le minuscule crustacé est au menu quotidien de ces géants des mers. Par millions de tonnes, chaque jour, des bancs entiers de krill finissent dans leurs estomacs, mais aussi dans celui des phoques et des manchots. Heureusement, cette consommation massive est encore possible, car le krill, ou Euphausa Superba, est l’une des espèces animales les plus nombreuses sur terre… Ou plutôt sous les mers. Mais pour combien de temps ? La pêche à grande échelle, - plus de 100 000 tonnes par an - constitue en effet aujourd’hui une nouvelle menace. Des chaluts de dernière génération, spécialement conçus pour aspirer le zooplancton sans abîmer sa fine carapace, sont désormais à l’œuvre et puisent dans le stock mondial évalué à 500 millions de tonnes. Ce mode de capture, qui laisse intactes les petites crevettes, préserve leur précieux capital thérapeutique et alimentaire. Car les nombreuses molécules présentes dans le krill - des enzymes principalement - sont autant de pistes thérapeutiques actuellement testées par les laboratoires de recherche pour lutter contre l’herpès, l’acné, la lèpre, les ulcères, les hémorroïdes ou encore les infections de la plaque dentaire. Quant aux vertus hypocholestérolémiantes de l’huile de krill, elles ne sont plus à démontrer. Même si elle est moins riche en acide gras oméga-3 que celles de poissons, les phospholipides et antioxydants (astaxanthine) qu’elle contient augmentent sa biodisponibilité et son absorption par l’organisme humain. Parmi les autres atouts du crustacé, des propriétés antalgiques sur le syndrome prémenstruel et la dysménorrhée ont également été démontrées.
À la base de la chaîne alimentaire, le zooplancton est aujourd’hui victime de son succès. Pour l’heure encore réglementée, la pêche du crustacé pourrait bien un jour séduire les circuits illégaux et déséquilibrer du même coup tout un écosystème. À moins que l’homme se rappelle à temps qu’« on a toujours besoin d’un plus petit que soi ».
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