Bonne et mauvaise nouvelle à la fois. Les « petites filles » de patientes ayant pris du Distilbène pendant leur grossesse ne sont pas exposées à des anomalies de l’appareil génital. En revanche, leurs mères, la génération des « filles du Distilbène », soit au moins 80 000 femmes, présentent deux fois plus de risques que la moyenne de développer un cancer du sein. Ces résultats émanent d’une étude* menée sur trois générations (mère traitée et descendants) par le réseau DES France, et présentée hier au Sénat.
Trente-quatre ans après le retrait du marché du Distilbène (ou DES pour Diéthylstilbestrol), les conséquences restent lourdes en terme de santé publique puisque des grossesses de filles et de petites-filles** sont attendues jusqu’en 2020. Au total plus de 160 000 enfants nés dans les années soixante-dix ont été exposés à cette hormone de synthèse prescrite en France pour prévenir les fausses couches.
Hormis les risques encourus de cancer du sein, le Pr Michel Tournaire, conseiller médical du réseau DES, rappelle que « les " filles DES ", exposées in utero, qui ont maintenant entre 37 et 64 ans, sont celles qui ont été les plus éprouvées par les conséquences du DES, notamment des cancers génitaux (col de l’utérus et vagin) ».
D’autres effets du Distilbène restent plus méconnus. Comme une augmentation pour la troisième génération du nombre d’enfants IMC, confirmée par l’étude. Ou encore la forte prévalence d’atrésies de l’œsophage (obstruction) chez les petits-enfants (14 cas contre aucun dans le groupe témoin). Enfin, les « fils DES » présentent en nombre supérieur à la moyenne, des cas d’hypospadias (ouverture de l’orifice de l’urètre) et de cryptorchidie (testicules non descendus à la naissance).
** Les « filles DES » bénéficient d’un congé maternité spécifique (loi votée le 24 décembre 2004).
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