Le dépistage de l'hépatite C expérimenté à l'officine

Par

Publié le 26/09/2019

test diagnostique
Crédit photo : Phanie

Pour la première fois en France, quinze pharmacies de l'Aude et des Pyrénées-Orientales vont proposer, à partir du 30 septembre, un dépistage de l'hépatite C.

À l'initiative du centre hospitalier de Perpignan, le dépistage de l'hépatite C va être assuré par quinze pharmacies de l'Aude et des Pyrénées-Orientales pendant un an. Cette expérimentation vise à mieux détecter les porteurs silencieux de cette maladie, qui seraient au nombre de 6 000 en Occitanie, selon les chiffres de l'agence régionale de santé (ARS). Si l'une des réponses du questionnaire soumis aux patients par les officinaux s'avère positive, un test rapide d'orientation diagnostique (TROD), pourra être réalisé. Moins de vingt minutes et une seule goutte de sang, prélevée au bout du doigt, suffisent pour obtenir un résultat. Ce diagnostic en officine est aussi pensé pour mettre en place, par la suite, une prise en charge individualisée. Des analyses complémentaires pourront être pratiquées pour déterminer le traitement adapté.

À l’origine du projet, l'équipe mobile Hépatites de l'hôpital de Perpignan veut s'appuyer sur la proximité offerte par les pharmaciens pour détecter plus vite les malades et notamment les populations les plus à risque. Objectif de cette expérimentation inédite : « réaliser 5 000 TROD d'ici à la fin de l'année », précise Olivier Albert, titulaire de la pharmacie du Centre à Port-la-Nouvelle, enthousiaste à l'idée d'assumer cette nouvelle mission. Comme le prévoit l'article 51 de la loi de financement 2 018 de la Sécurité sociale, l'officinal perçoit 12 euros si le TROD est positif et 4 euros si celui-ci est négatif.

Une généralisation au niveau national pourrait suivre si les résultats sont à la hauteur des attentes du ministère de la Santé. Comme le rappelait Santé publique France dans son dernier « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH), 0,3 % des Français âgés de 18 à 75 ans (soit 135 000 personnes), sont atteints d'une hépatite C chronique (« voir article abonné »). À l'horizon 2022, la France souhaite traiter et guérir 120 000 personnes souffrant de cette pathologie.