LE BOTULISME est une maladie à déclaration obligatoire. Le diagnostic clinique d’un seul cas, même en l’absence de confirmation biologique, doit donner lieu à un signalement immédiat. De 2007 à 2009, 47 cas ont été recensés, correspondant à 24 foyers, 22 de botulisme confirmé et 2 avec seulement une suspicion clinique. Aucun patient n’est mort pendant cette période. Auparavant, les deux derniers décès remontaient à 1999. Et, en octobre 2010, on a déploré un autre décès, ainsi que 4 cas sévères, suite à la consommation de conserves de haricots faites maison.
Le botulisme de type B est le plus fréquent (62 % des foyers, 66 % des cas). Celui de type A (20 % des foyers et des cas) est le plus grave. Tous les types A identifiés pendant la période ont nécessité une réanimation ; parmi eux, 2 femmes de 27 et 62 ans sont restées sous ventilation assistée pendant 3 et 5 mois respectivement, et un homme de 77 ans a subi coma artificiel et trachéotomie. Cinq botulismes B ont aussi entraîné l’hospitalisation en réanimation, de même qu’un cas sur les 3 touchés de type E.
Le botulisme alimentaire est le plus fréquent, avec 42 cas. Son origine a été identifiée dans 7 foyers (22 malades). Pour 4 d’entre eux, il s’agissait du suspect habituel, un jambon de préparation familiale ou artisanale. Pour les 3 autres d’une terrine de sanglier préparée à la maison, d’un produit industriel à base de poulet et de légumes baptisé « enchilladas » et d’une confiture de potiron (sans doute un pot insuffisamment stérilisé). Pour 2 foyers, l’origine alimentaire a été fortement suspectée, avec en cause une terrine de sanglier et du poisson fumé sous vide (un produit d’origine canadienne, fumé, conditionné et acheté en Finlande et consommé en France).
Vigilance accrue.
Les produits de charcuterie ne sont donc pas les seuls à risque, soulignent les auteurs : les spores de C. botulinum, dont l’habitat principal est le sol (et notamment les spores de type A, qui ont une résistance dans l’environnement très élevée), peuvent contaminer une large variété de denrées alimentaires ou d’additifs, comme des épices. Et les circuits de préparation et de distribution, de plus en plus complexes, favorisent l’apparition de botulisme avec des produits de grande distribution.
Un autre sujet d’inquiétude est constitué par les 4 cas de botulisme infantile (moins de 6 mois), dont 3 de type A, même si l’incidence est faible par rapport aux États-Unis. Enfin, on a relevé un cas de botulisme par blessure, à la suite d’une fracture ouverte de la jambe.
L’incidence de la maladie est peut-être sous-estimée, notamment lors de formes frustes se traduisant uniquement par des troubles visuels. Quoi qu’il en soit, les auteurs soulignent la nécessité d’une vigilance accrue dans la préparation et la conservation des aliments ainsi que la nécessité de mettre en place rapidement des mesures de contrôle après l’identification d’un foyer.
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