Chronique ou occasionnelle, la constipation se traduit par un retard ou une difficulté à évacuer les selles - moins de 3 fois par semaine - qui concernerait une personne sur cinq dans la population. Plus courant chez certains profils comme les femmes et les seniors, l’encombrement peut disparaître en quelques jours, si tant est que l’on adopte quelques réflexes simples comme la mise en place d’un régime alimentaire riche en fibre, l’absorption d’eau en quantité suffisante, la pratique d’un exercice physique régulier ou le respect du besoin d’aller à la selle. Dans le cas contraire, de nombreux traitements symptomatiques se destinent à favoriser l’évacuation des selles. Leurs modes d’action, très différents, les distinguent au sein d’une catégorie qui occupe la seconde place (derrière les antidiarrhéiques) du marché des voies digestives.
Les laxatifs osmotiques accroissent le volume des liquides intestinaux et ramollissent les selles. Ils se composent de polyéthylène glycol ou macrogol, ou encore de sucres et polyols (sorbitol, lactulose, lactitol, mannitol…) à l’œuvre dans des formules comme celles de Microlax Sorbitol et Microlax Macrogol (Johnson & Johnson), Sorbitol Delalande (Sanofi) ou Forlax (IPSEN Pharma) ; les laxatifs stimulants agissent sur la motricité intestinale et la sécrétion d’eau. Leurs principes actifs - huile de ricin, sels de magnésium, docusate et picosulfate de sodium, bisacodyl, laxatifs anthraquinoniques (séné, bourdaine…) - se retrouvent dans des spécialités comme Dulcolax (Boehringer Ingelheim), Contalax (Oméga Pharma), Pursennide (Novartis Santé Familiale), Modane, de Cooper, Dragées Fuca (Hepatoum), mais aussi la tisane Médiflor n° 7 Constipation passagère (Merck Médication Familiale) ou les Arkogélules Séné (Arkopharma).
Les laxatifs émollients, pour leur part, lubrifient le contenu de l’intestin et ramollissent les selles. Constitués de paraffine ou de glycérine, ils se présentent sous forme de gel oral ou solution buvable (Lansoÿl de Johnson & Johnson, Lubentyl de Sanofi, Transulose à l’effet lubrifiant et osmotique (Aptalis Pharma), Huile de paraffine Cooper, Gifrer, Gilbert…) et de suppositoires (suppositoires à la glycérine Monot, Gifrer…). Enfin, les laxatifs de lest - Spagulax (Almirall), Transilane (Innotech), Normacol (Norgine)… - sont composés de substances hydrophiles qui ne peuvent être digérées (son de blé, carraghénates, gommes de guar, psyllium, ispaghul…). Celles-ci s’imbibent d’eau et rendent les selles plus volumineuses et moins fermes, facilitant ainsi leur progression dans l’intestin.
Solutions naturelles
Les laxatifs osmotiques et stimulants occupent chacun 40 % en valeur d’un marché OTC qui a témoigné d’une progression de 3,5 % sur les douze derniers mois. Si cette croissance repose pour une part sur les formules osmotiques, appréciées pour leur mode d’action doux et leur absence de risque d’accoutumance, elle est aussi nourrie par des segments plus modestes comme celui des produits à base de fibres, qui ont vu leurs ventes augmenter de 12 % en un an. « Cela témoigne d’une orientation des patients vers des produits à la composition plus naturelle, mais aussi d’une recherche croissante en solutions de prévention et de restauration après des épisodes de constipation ou de diarrhée », explique un acteur du marché.
Un autre segment lié à la problématique du transit montre un dynamisme certain avec une hausse de 14 % en un an. Les probiotiques semblent en effet constituer une voie de développement pour le marché. Ils sont associés aux fibres dans la formule de Microfibre+, nouveau complément alimentaire présenté par Johnson & Johnson et ils figurent dans la composition de Supraflor, un complément alimentaire élaboré par Arkopharma dans l’objectif de répondre à la constipation ayant pour origine une perturbation de la flore intestinale.
Pour Vivian Quandalle, responsable marketing médical chez Arkopharma, les plantes occupent une part importante dans l’arsenal thérapeutique voué à la constipation, notamment chronique : « L’ispaghul, riche en mucilage, va lester le bol fécal mais il possède aussi un effet osmotique. Il va agir de manière douce et respectueuse de la flore intestinale et peut donc être utilisé de façon chronique. Les graines de lin (Mucivital), pour leur part, présentent le double intérêt de lubrifier les selles tout en créant un effet de masse qui va favoriser la reprise des mouvements péristaltiques. »
D’autres espèces végétales - les plantes cholagogues qui augmentent la sécrétion de la bile et les plantes cholérétiques qui en facilitent la libération - montrent un intérêt dans la prise en charge de la constipation. « Elles favorisent la digestion des graisses, notamment, et agissent indirectement sur le transit. Les incontournables sont l’artichaut, le radis noir et la fumeterre. »
Le tamarin, le pruneau et l’acacia, sous forme de complexes, contribuent aussi à améliorer ou maintenir un bon transit intestinal. On les trouve notamment dans des compléments alimentaires comme Naturactive Transit stick fluide ou Arkofluides Transit Bio, mais aussi dans la composition du laxatif osmotique Fuca Laxarine du Laboratoire Hepatoum. Présentée sous forme de confiture à base de pruneaux, sorbitol et tamarin, la formule, vouée à réguler le transit intestinal de façon naturelle, conforte le repositionnement de la marque Fuca en tant qu’experte naturelle de la constipation.
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