Créée en Rhône-Alpes en janvier 2016, l'association Aide et dispositif d'orientation des pharmaciens (ADOP) a pour vocation de répondre aux pharmaciens en détresse via une ligne téléphonique dédiée, disponible 24h/24. Les bénévoles qui répondent au téléphone sont tous des pharmaciens, ayant reçu une formation à l'écoute avec des psychologues et des psychiatres. « Nous sommes actuellement 27 pharmaciens formés à l'écoute, afin de répondre aux confrères en difficulté qui nous appellent », indique Hugues Videlier, président d'ADOP. En dix mois, l'association a d'ores et déjà reçu 66 appels. « Nous en avons traité 29 et nous avons pu orienter 11 pharmaciens vers nos professionnels ressources », poursuit Hugues Videlier. Ces professionnels, qui peuvent apporter aide ou conseils aux pharmaciens en difficultés, sont de différentes professions : 30 psychologues ou psychiatres, 14 addictologues, 18 comptables, 9 avocats ou juristes et un médecin du travail. « Nous diversifions leurs profils avec l'expérience, en fonction des besoins des pharmaciens qui nous appellent. Nous leur faisons signer une charte. »
Les motifs de l'appel sont souvent d'ordre économique. « En général, les pharmaciens qui nous appellent ne s'en sortent plus financièrement et lorsque ce problème perdure, cela se transforme en épuisement professionnel, voire en problème psychologique, constate Hugues Videlier. Nous avons même eu quatre appels d'épouses de titulaires, inquiètes pour leur mari. Ce n'est pas anodin, car si le mal-être vient même à la maison, c'est qu'il est profond… »
Être formés à l'écoute
Pour l'instant, ADOP est plutôt destiné aux titulaires et réservé à ceux exerçant en Rhône-Alpes. « Mais en 2017, nous avons deux objectifs. Le premier, c'est de proposer nos services à d'autres régions : Languedoc-Roussillon en février 2017 et Pays-de-Loire en septembre. Bourgogne et Auvergne sont en train de chercher des professionnels ressources. Le second, c'est d'étendre le concept à d'autres professionnels pharmaciens, en particulier les adjoints et les hospitaliers. La présidente de la section E de l'Ordre (pharmaciens d'Outre-mer) est également intéressée », détaille le président d'ADOP. Initialement soutenue par l'Ordre des pharmaciens, l'association bénéficie désormais de financements de la part de l'agence régionale de santé d'Auvergne-Rhône-Alpes et de l'Union régionale des professionnels de santé pharmaciens. « Ils se sont engagés pour les cinq années à venir, ce qui nous permet d'être sereins financièrement et de se concentrer sur ce que nous réclament nos confrères », apprécie Hugues Videlier.
Pour lui, ces dix mois « ont vraiment conforté le modèle de l'association ». Il estime notamment important que le confrère de soutien soit un pharmacien. « Ça enlève un énorme frein, car la confiance s'installe tout de suite et il n'y a pas besoin de réexpliquer ce qu'est un tiers payant ou une relation avec la Sécu ! » Il souligne néanmoins que les confrères doivent impérativement être formés à l'écoute et aux risques psychosociaux pour pouvoir participer aux permanences téléphoniques. « Il faut faire attention à ne pas couper la parole, à écouter ce que le confrère veut, ce qu'il attend. » L'anonymat est également une des règles de l'association. Enfin, il insiste également sur l'importance d'être indépendant. « Nous avons des subventions d'institutionnels, mais ce ne sont pas des laboratoires, ni des mutuelles. Nous ne sommes ni dépendants d'un syndicat, ni d'un laboratoire. Nous sommes simplement des pharmaciens qui répondent à des pharmaciens. »
Numéro d'ADOP : 0800 73 69 59.
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