L’ÉTUDE de Farhat Din et Malcolm Dunlop (Édimbourg, Royaume-Uni) est la première à montrer cette notion, significative après cinq ans d’utilisation, dans la population générale. Par ailleurs, l’utilisation des AINS avant le diagnostic n’influe pas sur la survie dans le cancer colorectal.
À la dose la plus faible d’aspirine (75 mg), l’effet protecteur contre le cancer colorectal (CCR) se manifeste déjà après d’un an d’utilisation, dans la population générale et pas seulement chez les personnes considérées comme à risque pour ce cancer.
Des études épidémiologiques ont déjà montré que l’aspirine ainsi que d’autres AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) réduisent l’incidence du CCR d’environ 40 %. Des études randomisées contrôlées démontrent que l’aspirine réduit l’incidence des polypes et des adénomes, lésions précurseurs de ce cancer. Mais les doses optimales pour obtenir cet effet ne sont pas connues, ni la durée d’utilisation nécessaire.
Une grande étude de population.
L’équipe de chercheurs a réalisé une grande étude de population cas-témoins pour préciser ces éléments. Plus de 5 000 personnes ont été incluses : 2 279 cas de CCR et 2?907 témoins. Les participants ont rempli un questionnaire détaillant des éléments qui sont à même d’influer sur le risque de CCR, comme l’alimentation et le mode de vie. Des catégories selon la prise d’AINS ont été distinguées : l’aspirine à petite dose (75 mg), les AINS autres que l’aspirine et les AINS de toutes sortes. On a défini les utilisateurs comme ceux qui prennent plus de quatre fois par semaine 75 mg d’aspirine pendant plus d’un mois.
Au total, 354 (15,5 %) des cas de CCR prennent des petites doses d’aspirine comparativement à 526 (18 %) des témoins en bonne santé. L’aspirine à faible dose est associée à une réduction du CCR avec un risque relatif de 0,78 (p = 0,004). Évident déjà après un an, la réduction du RR est fonction de la durée d’utilisation. Les AINS avec ou sans aspirine sont également inversement associés au CCR. Mais il n’y a pas d’association entre les AINS et la survie après CCR.
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