L’exposition prénatale à l’alcool n’agit pas seulement sur le développement du fœtus. Elle impacte également les générations suivantes. Les petits-enfants et les arrière-petits-enfants seront plus enclins à consommer de l’alcool, même si leurs propres mères n’en auront pas consommé. Ces changements comportementaux sont conditionnés par des altérations génétiques transmissibles sur deux générations.
Cette hypothèse, jusqu’alors inexplorée, a été établie à partir d’une expérimentation menée sur des rattes par trois chercheurs américains. Entre le 17e et le 20e jour de gestation, des rattes ont reçu quotidiennement par gavage, soit une dose d’alcool équivalente à 1 g/kg d’éthanol, soit le même volume d’eau ; d’autres animaux sont restés non traités dans leur cage. Tous les descendants de cette première génération ont été accouplés entre eux. Ils ont tous été exemptés d’exposition à l’alcool pendant la gestation. Les deuxième et troisième générations en revanche ont été testées pour leur appétence à l’éthanol mélangée à de l’eau (5 %) ou à l’eau. Résultats : les descendants dont l’aïeule avait consommé de l’alcool pendant sa gestation ont marqué une préférence très nette pour l’alcool par rapport aux rats dont l’ascendante n’avait consommé que de l’eau. Par ailleurs, les animaux présentent une plus grande « résistance » aux effets de l’alcool lorsque leur aïeule y a été exposée.
Ces constats ouvrent de nouveaux champs de recherche dans l’explication épigénétique de la persistance de l’appétence à l’alcool sur plusieurs générations.
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