DEUX ÉTUDES mesurent un impact négatif de l’isolement, sur la mortalité, les affections cardio-vasculaires et les problèmes cognitifs. Le premier travail, prospectif, montre que le fait de vivre seul peut représenter un facteur de risque de décès, en particulier pour une cause cardio-vasculaire, comme un infarctus du myocarde ou un AVC.
Jacob Udell et coll. ont analysé les données de 44 573 personnes figurant sur le registre REACH (Reduction of Atherothrombosis for Continued Health). Ces patients ont un risque (ou un état) athérosclérotique et ils ont été suivis pendant quatre ans. Parmi eux, 8 594 vivent seuls (19 %). Ceux qui ont une athérosclérose et qui vivent seuls ont un risque accru de décès de toutes causes au cours des quatreans (14,1 %), par comparaison avec ceux qui ne vivent pas seuls (11,1 %). De même, il y a un risque accru de décès de cause cardio-vasculaire : 8,6 % versus 6,8 %.
On remarque un effet de l’âge sur le risque de mortalité chez les isolés. Ainsi, la mortalité est plus élevée chez ceux qui vivent seuls entre 45 et 80 ans, mais pas au-delà. Après 80?ans, les conditions de vie ne semblent pas exercer d’effet sur le taux de mortalité cardio-vasculaire. « Vivre seul peut être un marqueur d’une situation stressante, telle qu’un isolement social pour des raisons professionnelles ou personnelles. Ce qui peut avoir des effets biologiques sur le système cardio-vasculaire. »
« Par ailleurs, la solitude peut être un facteur de retard à la consultation médicale lorsque surviennent des symptômes inquiétants, ce qui peut augmenter le risque de mourir d’infarctus ou d’AVC. »
Une autre étude menée chez des plus de 60 ans indique que la solitude après cet âge est associée à un risque accru de déclin fonctionnel et de décès. Carla Perissinotto et coll. ont étudié 1 604 participants de la Health and Retirement Study, dont 43,2 % font état d’un sentiment de solitude. Pendant les six ans du suivi, la solitude est associée à un risque de 22,8 % de décès contre 14,2 % chez les autres. Les sujets isolés sont plus nombreux à connaître une réduction de leurs activités de la vie courante (41,5 % versus 28,3 %) et des difficultés à la montée des escaliers (40,8 % versus 27,9 %).
L’évaluation de la solitude et de l’isolement ne fait pas partie des pratiques courantes. Ces résultats indiquent que les praticiens devraient y porter peut-être davantage d’attention, en particulier chez les personnes âgées.
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