CES DIX DERNIÈRES ANNÉES, des progrès importants ont été accomplis dans la simplification et l’amélioration du profil de tolérance des antirétroviraux, contribuant à soutenir une observance et une efficacité sur une longue durée. C’est ainsi que Gilead Sciences a mis au point, en 2007, la 1re trithérapie Atripla, puis, en 2011, Eviplera. Aujourd’hui, une nouvelle étape est franchie avec Stribild, qui offre une nouvelle voie thérapeutique alliant la simplicité, l’efficacité et la bonne tolérance pour les personnes vivant avec le VIH-1.
Stribild est la première trithérapie contre l’infection par le VIH-1 constituée par l’association fixe de 4 molécules (dont 3 principes actifs) en un comprimé par jour :
- Un nouvel inhibiteur d’intégrase, l’elvitégravir (150 mg) ;
- Un nouveau potentialisateur pharmacocinétique, le cobicistat, permettant d’augmenter la demi-vie d’élimination de l’elvitégravir et ainsi de rendre possible de l’utiliser en une prise unique quotidienne. Le cobicistat n’a aucune activité anti-VIH ;
- Deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse : l’emtricitabine (150 mg) et le fumarate de ténofovir disoproxil (245 mg).
Stribild est indiqué pour le traitement de l’infection par le VIH-1 chez les adultes âgés de 18 ans et plus, naïfs de tout traitement antirétroviral ou infectés par une souche de VIH-1 dépourvue de mutation connue pour être associée à une résistance à aucun des trois agents antirétroviraux contenus dans Stribild. « Il s’agit d’une nouvelle option thérapeutique de 1re ligne qui devrait contribuer à améliorer encore la prise en charge », souligne le Pr Jean-Michel Molina (Hôpital Saint-Louis, Paris). Stribild doit être pris une fois par jour, par voie orale, avec de la nourriture.
L’efficacité virologique de Stribild a notamment été démontrée dans deux études de phase III menées chez 1 408 patients infectés par le VIH-1, naïfs de tout traitement. Ces études ont permis de montrer à 48 et à 144 semaines, la non-infériorité de Stribild par rapport à deux thérapies antivirales de référence : Atripla (éfavirenz 600 mg/emtricitabine 200 mg/fumarate de ténofovir disoproxil 245 mg) et atazanavir potentialisé par ritonavir plus Truvada (emtricitabine/fumarate de ténofovir disoproxil).
Stribild a également été étudié chez des patients prétraités, en succès virologique depuis au moins 6 mois, mais souhaitant simplifier leur traitement. Des pourcentages élevés de réponse virologique ont été obtenus à 48 semaines avec Stribild, quel que soit l‘âge, le sexe, le prétraitement ou non par EFV, le nombre de traitements antérieurs… Aucune résistance au traitement n’a été développée et les patients ont déclaré une plus grande satisfaction vis-à-vis de leur nouveau traitement.
Une bonne tolérance à court et à moyen terme.
Stribild a montré au cours de ces études un profil de tolérance comparable à celui des comparateurs, avec toutefois une moindre incidence de certains effets secondaires (effets sur le système nerveux central, élévation du cholestérol, rash) que Atripla. Par ailleurs, le profil des triglycérides était plus favorable sous Stribild que sous atazanavir potentialisé par ritonavir plus Truvada.
Les arrêts du médicament en raison d’effets indésirables ont été peu fréquents. De rares effets indésirables de type insuffisance rénale, atteinte rénale et tubulopathie rénale proximale ont été rapportés chez des patients recevant du fumarate de ténofovir disoproxil. Il est recommandé de surveiller la fonction rénale chez les patients recevant Stribild.
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