LES ANNÉES à méduses sont de moins en moins rares. Ces bestioles informes, gélatineuses et parfois urticantes ont, en effet, colonisé la plupart des mers du monde, au détriment des autres habitants de la grande bleue. À tel point que certains experts n’hésitent plus à parler d’un « océan de méduses » en voie de supplanter l’« océan de poissons ». Mais comment ces bébêtes visqueuses ont-elles pu prendre la place des animaux à écailles ? En les poussant à la terre ? Non, explique un récent rapport de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) : les méduses prolifèrent là où les poissons dégénèrent. En clair, c’est une nouvelle fois la faute de l’homme et de sa volonté de pêcher tout ce qui nage. « La surpêche, qui fait disparaître les grands prédateurs marins, est l’un des facteurs expliquant cette prolifération de méduses », explique ainsi le rapport onusien. Le réchauffement climatique et une augmentation de la richesse de l’eau en nutriments seraient également responsables du phénomène. Mais, facteur aggravant, les affreuses méduses raffolent des œufs et des larves de poissons. C’est le cercle vicieux. Moins il y a de poissons, plus elles deviennent nombreuses ; et plus elles deviennent nombreuses, moins il y a de poissons… Que faire ? « Si vous n’arrivez pas à les combattre… mangez-les », préconise la FAO. En sauce, en salade ou à la poêle… Pourquoi pas, mais, compte tenu de leur aspect rebutant, les chercheurs recommandent plutôt de développer des produits à base de ces animaux pour l’alimentation.
La médecine représente une autre voie d’exploitation. En particulier, pour Turrotopsis nutricula, la « méduse immortelle », que l’on retrouve aujourd’hui dans toutes les mers du globe. Celle-ci présente l’exceptionnelle et tant convoité faculté d’inverser complètement le processus de vieillissement. Par des mécanismes complexes d’apoptose, elles sont ainsi capables de reconfigurer leurs cellules défaillantes en cellules toutes neuves. Et les biologistes espèrent bien se servir de Turrotopsis nutricula pour élaborer des produits régénérant pour les êtres humains. Décidément, ces cnidaires ont tout pour nous méduser…
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