À LA NUIT TOMBÉE, après une journée passée dans un lieu où fumer est parfois interdit, les fumeurs français aiment « griller » quelques cigarettes sur les trottoirs des cinémas, dans les bars ou au restaurant, pour profiter de leur soirée en famille ou avec des amis ; ce rituel semble être un comportement anodin et commun pour beaucoup de fumeurs. Les résultats de l’étude NiQuitin/Ifop révèlent que 78 % des fumeurs fument entre une et dix cigarettes après 19 heures, et 93 % fument le soir ou la nuit car cela représente pour eux un moment de détente. Une majorité d’entre eux (53 %) préfèrent assouvir leur envie à l’extérieur de leur domicile (sur le balcon ou dans leur jardin), 41 % fument devant la télévision et 30 % devant leur ordinateur. Lors d’une soirée au restaurant ou dans un bar, une grande majorité de fumeurs sortent au moins une fois (43 %), voire deux fois (28 %), pour fumer, et ce sont les jeunes qui sortent le plus souvent (plus de trois fois). Invitées en soirée chez des amis non-fumeurs, un tiers des personnes interrogées sortent fumer à l’envi, alors que 43 % limitent leur sortie à une ou deux fois, et 21 % se restreignent facilement et attendent la fin de la soirée pour fumer. À noter que ce sont les personnes âgées qui se disciplinent le plus. Le soir, dans un moment de convivialité, 85 % avouent fumer davantage quand ils sont en présence d’autres fumeurs et 61 % trouvent difficile de ne pas fumer quand ils boivent de l’alcool ; « l’alcool est le plus grand stimulant de l’envie de fumer et entraîne une augmentation de la consommation de cigarettes », affirme le Dr Marion Adler, tabacologue à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart.
Le tabac s’invite au domicile, même la nuit.
« Le manque de cigarettes est très anxiogène et les émotions fortes et les situations de stress sont propices à la prise de cigarettes pour procurer l’effet plaisir réclamé par le cerveau, explique la tabacologue. L’addiction des fumeurs le soir ou la nuit est très variable d’un fumeur à l’autre : quand les Français ne sortent pas le soir, la cigarette les suit jusque chez eux et le domicile est intimement lié à la consommation de tabac. » D’après le baromètre NiQuitin/Ifop, trois quarts des fumeurs ne peuvent pas se passer de leur cigarette après le repas du soir, 12 % se relèvent le soir ou la nuit pour fumer, et, pour la moitié, la cigarette s’immisce jusque dans la chambre à coucher : un fumeur sur deux avoue fumer occasionnellement ou souvent après l’amour le soir, et les moins de 35 ans sont les plus nombreux à s’y adonner. « La nuit, la souffrance physique du manque est accrue et cette dépendance amène les plus gros fumeurs à ressortir de chez eux et à faire des kilomètres pour trouver des cigarettes (18 %) et ainsi ne plus souffrir », témoigne la tabacologue.
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Françoise Amouroux
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