« AVOIR une activité physique pour être en bonne santé, ou être en bonne santé pour faire du sport ? Telle est le dilemme qui s’offre le plus souvent au candidat à l’effort », explique le Dr Didier Chos, président de l’Institut européen de diététique et de micronutrition (IEDM). Mais avant de s’attaquer à cette question, encore faut-il savoir de quoi l’on parle : « Il existe un minimum syndical du sportif qui doit combiner des exercices d’endurance, de renforcement et d’étirement. » Dans tous les cas, l’objectif est souvent double : la recherche de la performance et celle d’une santé optimale. C’est sur ce double objectif que se penche justement la micronutrition.
Combattre les idées reçues.
Qu’il soit occasionnel ou professionnel, le sportif doit réviser sa façon de s’alimenter. Avant toute chose, insiste le spécialiste, il convient de combattre quelques idées reçues. « Le régime des sportifs est souvent caricatural : "pasta party" pour l’endurance, protéines pour gonfler les muscles, pas de graisses pour ne pas grossir, ni fruits et légumes, réputés pauvres en énergie et difficiles à digérer… »
Dans ce contexte, l’assiette du sportif est généralement riche en énergie mais pauvres en micronutriments. « Et c’est une grossière erreur, nous dit le Dr Chos, car les besoins micronutritionnels sont justement plus importants chez le sportif, qui sollicite davantage son organisme. » Les habitudes alimentaires des sportifs sont ainsi bien souvent génératrices de déséquilibres, voire de carences, avec un impact significatif sur la performance. De fait, il existe chez les athlètes, une corrélation étroite entre leur biologie, leur alimentation et leurs performances. Un constat qui a guidé Denis Riché, micronutritionniste du sport français, dans la réalisation d’une étude ambitieuse consistant à définir certains marqueurs biologiques prévisionnels utiles à une démarche correctrice. « Nous avons été surpris de constater que 9 % des sportifs à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP) affichaient un déficit en micronutriment », confie-t-il.
Biologie « prévisionnelle ».
L’objectif de cette étude menée sur 25 coureurs cyclistes était d’évaluer de façon fiable comment la baisse de certains paramètres biologiques pouvait être corrélée à une atteinte de l’intégrité des tissus, entraîner des dégradations de l’état de santé et, au bout du compte, amener une chute des performances. Des exemples ? Des déficits en sélénium entraînent une baisse de l’endurance ; de même le taux sanguin de coenzyme Q10 nous renseigne sur l’aptitude du muscle à bien utiliser l’oxygène. « Cette approche personnalisée, explique Denis Riché, a permis de moduler chez chacun des sportifs la charge de travail, leur régime alimentaire et de mettre en place une complémentation nutritionnelle adaptée. » En pratique, la micronutrition a, par exemple, montré qu’elle était capable de diminuer sensiblement la fréquence des épisodes infectieux et de faire disparaître les troubles digestifs à l’effort. Un résultat dont témoigne le cycliste Mickaël Buffaz (équipe Cofidis) : « Je souffrais de troubles digestifs et de diarrhées chroniques depuis très longtemps. Des examens biologiques ont révélé un déséquilibre important de ma flore intestinale. Sur les conseils de Denis Riché je prends désormais des probiotiques (N.D.L.R., Lactibiane) tous les jours, et la forme est de retour. »
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