Le syndicat de médecins MG France a appelé les généralistes à fermer leurs cabinets le samedi matin, dès le 14 décembre, pour protester contre le plan urgences de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. L'opération baptisée « samedis noirs de la médecine générale » a été rejointe la semaine suivante par deux autres syndicats de médecins (CSMF et SML). Elle est toujours d’actualité en ce début d’année.
Mais sur le terrain, elle semble avoir peu impacté l’exercice officinal. En effet, selon une enquête menée sur le site du « Quotidien du pharmacien », 80 % des officinaux estiment n’avoir pas été gênés par le mouvement, et seulement 20 % déclarent avoir été impactés. Ces données se confirment dans un sondage mené par le syndicat MG France auprès de 1 515 de ses adhérents. Dans cette étude, les trois quarts des médecins interrogés affirment soutenir la grève. Parmi ceux-là, 25 % ont fermé leur cabinet (soit 19 % des 1 515 des médecins interrogés), 23 % continuent à exercer mais avertissent leurs patients avec une affichette et 28 % ferment habituellement leur cabinet le samedi matin.
Et pour les pharmaciens, si la grève est passée plutôt inaperçue, c’est bien pour ces raisons invoquées par les praticiens. D’une part, du fait que certains ne travaillent déjà pas le samedi, comme l’indiquent Yves R. et Gilles B. sur lequotidiendupharmacien.fr. D’autre part, car bon nombre de médecins exerçant le samedi n’ont pas suivi la grève : « Les prescripteurs dans le coin qui bossaient le samedi matin continuent à le faire, ils ne sont peut-être pas au courant ? », s’interroge ainsi l’internaute Dr Gnon. Au final, « si les médecins ne veulent plus travailler le samedi matin, cela ne change pas grand-chose… car très peu de médecins travaillent ce jour-là ! », confirme Guillaume B.
Non au plan urgences
Rappelons que le mouvement des médecins vise à contrer le « service d'accès aux soins » (SAS) du plan urgences, dont l'objectif est de désengorger les urgences hospitalières en orientant les patients suivant leurs besoins, via internet ou par téléphone, 24 heures sur 24. Les médecins estiment que le budget alloué au plan (340 millions d'euros) est insuffisant. De plus, ils réclament un élargissement des horaires de leurs gardes (incluant le samedi matin et les fins de journée à partir de 18 heures) et l'ouverture de négociations avec l'assurance-maladie pour leur donner les moyens d'assurer cette mission.
La partie de bras de fer n’est pas terminée et le mouvement pourrait prochainement se durcir. D’autant plus qu’à partir du 3 février viendra s’ajouter une autre grève, cette fois pour protester contre la réforme des retraites. Cette grève est lancée par le collectif « SOS retraites », qui rassemble 16 professions essentiellement libérales, ayant pour point commun d’avoir une caisse autonome de retraite : avocats, transport aérien et professions de santé (médecins, infirmiers, kiné, etc.).
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