L’ARTHROSE traduit une perturbation globale d’une fonction articulaire mais elle n’est pas un facteur normal du vieillissement, c’est une maladie que l’on peut prévenir. Classiquement, sa prise en charge fait appel à des méthodes non pharmacologiques (hygiène de vie, kinésithérapie, marche…) et des traitements pharmacologiques, mais les traitements ont évolué. À côté des médicaments « obligés » que sont les antalgiques, les AINS et les corticoïdes, les anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAL) confirment leur place dans la restauration du jeu articulaire. Ils sont caractérisés par un long délai d’action (au moins trois mois), une forte rémanence (plusieurs mois) et une bonne tolérance globale et digestive (excepté la diacerhéine). La glucosamine a montré qu’elle avait un rôle crucial dans le maintien de l’intégrité du cartilage de toutes les articulations, et en particulier celle du genou. Son mode d’action est anticatabolique, elle n’agit pas directement en restaurant le cartilage mais en inhibant la voie de signalisation intracellulaire de l’interleukine-1 (IL-1) et la libération de cytokines au niveau articulaire. Cette substance est fabriquée naturellement par l’organisme mais les molécules exploitées à des fins thérapeutiques sont synthétisées à partir de la chitine extraite de la carapace de crustacées. Plusieurs formes de glucosamine sont commercialisées en France comme compléments alimentaires ou médicaments ; elles sont indiquées dans le soulagement des symptômes de l’arthrose légère à modérée. Mais toutes les glucosamines ne sont pas équivalentes et seul le sulfate de glucosamine a démontré à la fois ses effets positifs sur les symptômes (douleur, raideur, impotence fonctionnelle) et un effet structural (pincement articulaire et délai de recours à l’arthroplastie totale du genou).
Les recommandations européennes et internationales.
Trois grandes séries de méta analyses ont démontré l’efficacité à court, moyen et long terme, ainsi que la bonne tolérance du médicament Donelio, sulfate de glucosamine stabilisé. Deux études à long terme versus placebo montrent, après trois ans de traitement, que les patients du groupe sulfate de glucosamine n’ont pas présenté de diminution de l’interligne articulaire, à la différence des patients recevant le placebo (différence statistiquement significative). Une différence significative en faveur du sulfate de glucosamine a aussi été observée sur les items douleur et fonction (sous-scores de Womac). L’étude Bruyère (2008) a évalué l’incidence de l’arthroplastie totale du genou lors du suivi à long terme (5 ans en moyenne), et le pourcentage de patients ayant dû subir cette intervention au cours de la période de suivi a été significativement moins important dans le groupe sulfate de glucosamine par rapport au groupe placebo (respectivement 6,3 % versus 14,5 %), ce qui représente une diminution de 57 % du risque relatif et qui s’accompagne aussi d’une réduction significative des coûts de santé. D’autres études cliniques établissent la bonne tolérance du sulfate de glucosamine qui n’est pas différente de celle du placebo. Devant ces résultats à court, moyen et long terme, les sociétés savantes européennes (EULAR) et internationales (OARSI) ont tout récemment attribué à Dolenio le niveau de preuves le plus élevé (1A) dans le traitement de fond de la gonarthrose.
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