LES FRACTURES du poignet constituent les plus fréquentes des fractures du membre supérieur de l’adulte âgé. Leur incidence annuelle est de 8 à 10 pour 1 000 personnes-années, l’incidence de la fracture du col fémoral étant de 7 pour 1 000 personnes-années.
Les fractures du poignet sont plus fréquentes chez les femmes de moins de 75 ans, les fractures du col étant plus fréquentes après cet âge. Elles surviennent le plus souvent lors d’une chute importante chez des femmes qui sont encore en bonne santé, actives et indépendantes sur le plan fonctionnel.
Faible densité minérale osseuse.
Les facteurs de risque incluent une faible densité minérale osseuse, l’absence de prise d’estrogènes, des antécédents de chutes (deux ou plus) dans l’année précédente et une précédente fracture après 50 ans.
Si le handicap fonctionnel attribué aux fractures du rachis et du col est bien documenté, les conséquences des fractures du poignet sur le déclin fonctionnel ont été moins bien étudiées. Certains investigateurs ont pensé que près de la moitié des femmes qui ont une fracture du poignet ont, après traitement, une gêne et des douleurs résiduelles. Pour certaines activités de la vie de tous les jours, comme la préparation des repas, ces fractures peuvent être aussi handicapantes que des fractures du col du fémur ou du rachis.
Certaines femmes qui ont une fracture du poignet peuvent perdre leur indépendance fonctionnelle mais, jusqu’à présent, les études ont été limitées du fait de leur petite taille.
Afin de mieux quantifier l’impact clinique des fractures du poignet, des Américains (Beatrice Edwards et coll.) ont utilisé la cohorte de la Study of Osteoporotic Fractures. Cette étude, multicentrique et prospective, est destinée à évaluer les facteurs de risque de fracture de hanche chez 9 704 femmes blanches de 65 ans et plus. Parmi toutes ces femmes incluses initialement, après exclusion de femmes qui avaient rapporté à l’inclusion une fracture du poignet ou du col et des femmes qui présentaient déjà un handicap fonctionnel, ce sont 6107 femmes qui ont été retenues dans l’étude.
Cinq critères cotés de 0 à 3.
Le handicap fonctionnel a été évalué sur cinq critères concernant des activités de la vie quotidienne : préparation des repas, ménage, capacité à monter dix marches, faire les courses, s’extraire d’une voiture. Chacune de ces activités est cotée de 0 à 3 : 0 = aucune difficulté à accomplir la tâche ; 1 = quelques difficultés ; 2 = beaucoup de difficultés ; 3 = impossibilité d’accomplir la tâche. Ainsi, le score fonctionnel total peut aller de 0 à 15. A été considéré comme un déclin fonctionnel cliniquement important une perte d’au moins 5 points (ou 1 déviation standard). Le critère analysé était la présence ou l’absence d’un déclin fonctionnel important entre la visite qui a précédé la fracture du poignet et la visite suivant cette fracture.
Lors d’un suivi moyen de 7,6 années, 268 femmes (4,4 %) ont eu une fracture du poignet. Le suivi fonctionnel après la fracture a été de 6,3 ans.
Les femmes qui ont eu une fracture du poignet avaient à l’entrée une plus faible densitométrie minérale osseuse au radius distal que les autres, avaient davantage déjà rapporté des chutes, utilisaient moins ou avaient moins utilisé que les autres des estrogènes.
Les auteurs ont évalué la relation entre fracture du poignet et déclin fonctionnel cliniquement important (régression de 5 points) pendant les années suivant la fracture. Parmi les 268 femmes qui ont eu une fracture du poignet, 41 (15 %) ont présenté un déclin fonctionnel cliniquement important, contre 714 (12,2 %) des sujets contrôles. Les analyses avant ajustement montrent que les fractures du poignet augmentent de 51 % (odds ratio de 1,51) le risque de déclin fonctionnel cliniquement important. L’odds ratio reste important (1,48) après ajustement pour l’âge, l’indice de masse corporelle, les comorbidités et les fonctions neuromusculaires.
« Les fractures du poignet sont fréquentes et contribuent à un déclin fonctionnel cliniquement important chez des femmes en bonne santé, concluent les auteurs. Étant donné l’ampleur du problème et les conséquences des complications, il faudrait que le public soit davantage conscient de l’impact des fractures ostéoporotiques du poignet. »
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