Après la baisse historique du nombre de fumeurs réguliers (1 million en moins) entre 2016 et 2017, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) livre son bilan 2018 et d'autres indicateurs atteignant des niveaux inégalés.
D'abord, les ventes de tabac dans le réseau des buralistes de France continentale s'élèvent à 49 740 tonnes, soit une baisse de 8,8 % par rapport à 2017. Surtout, ce tonnage passe sous la barre des 50 000 pour la première fois, après quatre années de relative stagnation. Les cigarettes, qui représentent à elles seules près de 81 % du marché, diminuent de 9,1 %. Le tabac à rouler, avec une part de marché dépassant les 15 %, affiche aussi un fort recul à -9,8 % en raison des hausses de prix consécutives, portant le prix moyen d'un paquet de 40 grammes à 14,50 euros. « Moins intéressant du point de vue financier, le tabac à rouler ne bénéficie plus autant qu'il y a quelques années du report d'une partie de la consommation des fumeurs », souligne l'OFDT.
Achats transfrontaliers
Cependant, les autres types de tabac (cigares, cigarillos, tabac à pipe et à narguilé, tabac à priser et à mâcher) voient leur vente progresser de 3,8 %. Le tabac à chicha enregistre même une croissance de 30 %, que l'OFDT analyse comme « une stratégie de report » vers les produits moins chers. Sans pouvoir en suivre précisément l'ampleur, l'OFDT note que les baisses de vente sont plus fortes dans les zones limitrophes de la Belgique (-10,8 %), de l'Allemagne et du Luxembourg (-13,6 %) et de l'Espagne (-13,4 %), « ce qui laisse entrevoir une progression des achats transfrontaliers ».
Néanmoins, les arrêts du tabac sont bien une réalité. En 2018, les ventes de traitements d'aide à l'arrêt du tabac réalisées en pharmacie ont touché plus de 3,4 millions de patients traités, contre 2,7 millions en 2017, soit un quart de plus. Un record qui coïncide avec la mise en place du remboursement « classique » des substituts nicotiniques à 65 % par l'assurance-maladie, en remplacement du forfait annuel qui avait progressivement atteint les 150 euros et demandait aux bénéficiaires des démarches administratives supplémentaires. « Désormais, le nombre estimé de personnes ayant suivi un traitement est deux fois plus important qu'en 2014-2015, années marquées par un déclin des substituts nicotiniques au profit de la cigarette électronique », peut-on lire dans le bilan de l'OFDT.
Usagers exclusifs
Ce sont en particulier les ventes de patchs nicotiniques qui augmentent (+49,8 % de patients traités), mais aussi celles de Champix (varénicline) (+88,4 %) depuis l'annonce de sa prise en charge à 65 % en avril 2017, même si sa part de marché reste limitée à 4,7 %. Les formes orales ne progressent que de 4,3 % mais occupent 45,7 % de part de marché.
Le nombre de vapoteurs reste stable (3,8 % des Français âgés de 18 à 75 ans) mais le marché de la cigarette électronique continue de croître (7,5 % de boutiques en plus en 2017, chiffre d'affaires en hausse de 21 % répartis à 60 % en liquides et 40 % en matériels). Pour l'OFDT, « il est possible que les vapoteurs soient devenus de plus en plus exclusivement usagers de la cigarette électronique, une évolution déjà observée entre 2014 et 2016, ce qui viendrait participer au recul du nombre de fumeurs dans la population française ».
Enfin, la 3e édition du Moi(s) sans tabac, relayée par 18 000 pharmacies partenaires, est un succès, avec plus de 242 000 personnes inscrites sur le site Internet (versus 158 000 en 2017) et près de 119 000 personnes sur la page Facebook de l'événement. Le site www.tabac-info-service.fr est très fréquenté (5,3 millions de visites) et l'application a été téléchargée 317 878 fois l'an dernier. En revanche, la ligne téléphonique Tabac info service est peu utilisée.
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