LA CONSERVATION des gamètes ne serait encore pas proposée en routine aux jeunes adolescents traités pour un cancer, selon une étude menée auprès de 23 CECOS entre 1973 et 2007. À titre d’exemple, les auteurs rapportent qu’en 2005, 20 % des garçons âgés de 10 à 14 ans atteints d’un cancer hématologique avaient déposé leur sperme dans un CECOS, contre 90 % des 15-20 ans.
« Jusqu’à récemment les médecins n’imaginaient pas qu’on puisse faire un recueil de sperme chez un petit de 14 ans, il y avait un manque de connaissance de la sexualité des très jeunes, suggère le premier auteur, le Dr Myriam Daudin, de l’hôpital Paule Vigier à Toulouse. Coté parents, peut être qu’ils imaginent que c’est une charge supplémentaire pour l’enfant. »
Compte tenu des avancées thérapeutiques, il est légitime de se préoccuper de la qualité de la vie après un traitement du cancer. « Le message passe un peu mieux qu’avant mais est ce que ça suffit ? Bien sûr que non, il y a un manque criant d’information », réagit le Pr Dominique Royère, directeur Procréation, Embryologie, Génétique humaines à l’Agence de la Biomédecine qui, en 2013, publiait un rapport avec l’INCa, mettant également en exergue ce manque de prise en compte chez les jeunes patients cancéreux - filles et garçons.
Les techniques de conservation s’améliorent.
La consultation, lorsqu’elle a lieu, se fait généralement trop tard dans le processus de soin or « il faut que les patients et leurs familles puissent être tenus au courant au plus tôt, qu’ils aient le temps de "digérer" l’information », explique le Pr Royère, qui préconise un renforcement de la coordination entre médecins spécialistes du cancer et ceux de la reproduction - renforcement qui serait l’une des priorités du 3e Plan Cancer.
Les techniques de conservation du sperme sont disponibles depuis 1973 pour les garçons pubères. Pour les jeunes femmes menstruées, leurs ovocytes peuvent être conservés efficacement par vitrification, une technique uniquement disponible depuis 2011. Avant cela, les spécialistes reposaient sur une congélation plus « lente » et « d’une efficacité relativement médiocre pour les ovocytes », selon le Pr Royère. Les femmes qui n’ont pas encore de cycles et les garçons prépubères peuvent, eux, bénéficier d’une congélation du tissu ovarien ou testiculaire.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques