La résistance aux antibiotiques augmente dans l’Union européenne, tel est l’avertissement émis cette semaine dans leur rapport annuel par l’Agence européenne de sécurité sanitaire (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Tandis que le phénomène ne laisse d’inquiéter la communauté scientifique en quête de solution, une question se pose : et si le remède à l’antibiorésistance se cachait dans les poils de notre menton ? Curieuse hypothèse, me direz-vous. C’est pourtant celle qui vient d’être testée (avec un certain succès !) par une équipe de chercheurs britanniques de l’université UCL (Grande-Bretagne).
Bien décidés à couper les poils en quatre, ils ont prélevé quelques touffes aux barbes d’une vingtaine de Londoniens. Examinés de près, les échantillons d’abord mis en culture ont donné lieu au développement et à l’identification de plus de 100 souches bactériennes. Les chercheurs ont ensuite mis en contact plusieurs de ces souches avec des bactéries connues pour résister aux antibiotiques.
Ils ont alors eu la bonne surprise de constater que certaines espèces issues des barbes sortaient vainqueurs du minuscule combat qui les opposait aux bactéries antibiorésistantes. Au palmarès des gagnantes, Staphylococcus epidermidis se faisait même remarquer en l’emportant facilement contre une souche particulièrement résistante d’E. coli.
Pour l’heure, les microbiologistes de l’université UCL peinent encore à expliquer le phénomène. Mais ils avancent toutefois une hypothèse : lorsque certaines bactéries évoluent pour devenir résistantes aux antibiotiques, parallèlement, d’autres espèces microbiennes mutent pour produire des toxines capables de tuer les bactéries résistantes.
« La barbe est un environnement compétitif au sein duquel un grand nombre de germes cohabitent. Pour survivre, certaines d’entre elles mutent pour lutter plus efficacement contre les autres », expliquent-ils. Une interprétation qui justifierait à elle seule un certain laisser-aller sur l’usage du rasoir…
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