LE RAPPORT « Dynamique d’évolution des taux de mortalité des principaux cancers en France » publié par l’INCa constitue un point d’étape entre deux plans Cancer, celui de 2003-2007 et celui de 2009-2013. Son objectif est de mesurer l’impact des actions et des politiques de santé publique menées ces dernières années. De ce point de vue, l’INCa se félicite de l’approche globale mise en œuvre. Celle-ci « devient progressivement fructueuse en augmentant non seulement la survie, mais aussi en débouchant sur une diminution notable de la mortalité par cancer en population. Les tendances d’évolution les plus récentes montrent que ce phénomène s’accélère », souligne l’institut.
Un précédent rapport, en avril (« le Quotidien » du 26), avait montré que le taux de survie à 5 ans, tous cancers confondus était désormais supérieur à 50 %. Cette fois, l’analyse de l’évolution de la mortalité par cancer au cours des 20 dernières années, réalisée à partir des données les plus récentes de l’Institut de veille sanitaire (InVS), de l’INSERM et du réseau français des registres de cancer FRANCIM, révèle que les taux de mortalité liée au cancer sont en baisse chez l’homme comme chez la femme, dans toutes les tranches d’âge et dans toutes les régions.
Toutefois, le cancer reste la première cause de décès chez l’homme (32,9 % de l’ensemble des décès masculins) et la deuxième chez la femme (23,4 % de l’ensemble des décès féminins). En moyenne, 147 851 décès par cancer, 88 188 chez l’homme et 59 663 chez la femme, ont été enregistrés chaque année en France au cours de la période 2003-2007. L’écart de mortalité entre les hommes et les femmes se réduit au cours du temps mais
le taux reste deux fois plus élevé chez les
premiers (162 décès pour 100 000 hommes contre 76,9 pour 100 000 femmes).
L’évolution récente semble moins favorable chez la femme. Le taux de mortalité par cancer tous âges et toutes localisations confondus a diminué, si l’on compare les périodes 1983-1987 et 2003-2007. Le taux masculin a baissé de 22 % passant de 208,7 à 162,6 décès pour 100 000 hommes avec une accélération de la baisse sur les dix dernières années. Le taux féminin a diminué de manière moins importante (–14 %), passant de 92,8 à 79,9 décès pour 100 000 femmes. Selon les projections qui font l’hypothèse d’une prolongation de la tendance récente, les taux de mortalité sont estimés à 141,8 décès pour 100 000 hommes et de 77,5 décès pour 100 000 femmes en 2010.
La baisse de la mortalité par cancer chez l’homme est principalement due à la diminution de la mortalité par cancer du poumon et autres cancers liés au tabac et à l’alcool (estomac, œsophage, lèvre-bouche-pharynx, larynx) ainsi que des cancers de la prostate et du côlon-rectum. Chez la femme, la décroissance du taux de mortalité par cancer est ralentie par la forte hausse du taux féminin de mortalité par cancer du poumon au cours des vingt dernières années, une augmentation liée à la hausse de la consom?mation tabagique observée depuis plus de
40 ans. Toutefois la mortalité liée à certains cancers accessibles au dépistage et diagnostic précoce, tels les cancers du sein, du côlon-rectum, du col de l’utérus, est en baisse, notamment sur les années récentes. La généralisation en France des dépistages organisés du cancer du sein et du cancer colorectal devrait contribuer à la poursuite de la baisse de la mortalité par ces cancers.
Sur la période 2003-2007, environ 71 % des décès par cancer sont survenus chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Chez les moins de 65 ans (29 % des décès), les cancers responsables du plus grand nombre de décès sont les cancers du poumon chez l’homme (31,9 % des décès prématurés masculins) et les cancers du sein et du poumon chez la femme (respectivement 26,8 % et 15,4 % des décès prématurés féminins).
Globalement, le taux d’incidence tous cancers confondus a augmenté chez l’homme et la femme alors que le taux de mortalité diminuait. Lorsque la baisse est conjointe (lèvres-bouche-pharynx, larynx, œsophage, estomac et vessie chez l’homme ; estomac, col de l’utérus, de l’ovaire, du rein, de la vessie chez la femme), l’évolution favorable de la mortalité s’explique essentiellement par la baisse de l’incidence et, dans une moindre mesure, par les progrès thérapeutiques. Dans d’autres cas où l’incidence est en augmentation et la mortalité, en diminution ou stable (prostate surtout, cancer du rein, testicule, chez l’homme ; cancer du sein, thyroïde chez la femme), l’évolution est plutôt liée à l’impact des progrès dans le diagnostic précoce et/ou à la prise en charge thérapeutique.
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