ENGAGÉ dans la recherche sur les troubles de l’érection, le Laboratoire Lilly travaille depuis plusieurs années avec les professionnels de santé pour faire évoluer les mentalités, apporter des solutions aux patient(e)s souffrant de troubles sexuels, et les aider à en parler librement.
Les résultats de la nouvelle étude IFOP/Lilly montrent des différences de comportements, de désirs, et sensibilités entre les hommes et les femmes vis-à-vis de leur sexualité et des problèmes qu’elle peut engendrer dans le couple. Le toucher est le sens le plus important lors d’un rapport sexuel, aussi bien pour les hommes que pour les femmes (87 %). La vue a, elle aussi, une importance, notamment pour les hommes qui y sont deux fois plus sensibles (53 %) que les femmes (27 %) en raison de leur sexualité plutôt spatiale. En revanche, l’odorat et l’ouïe jouent beaucoup plus pour les femmes qui accordent plus d’importance aux parfums et aux odeurs de leur partenaire, ainsi qu’au partage d’un bon repas pour faire monter leur libido. En revanche, le goût et la consommation d’aliments aux vertus aphrodisiaques ne sont pas une source importante de sensations pour les deux sexes.
Cette prédominance du contact physique et visuel se retrouve dans les gestes qui suscitent le plus le désir sexuel. Les caresses sur le corps éveillent beaucoup de désir chez les trois quarts de Français, et plus d’un sur deux se dit très émoustillé par un baiser langoureux qui relève aussi bien du goût que du toucher. La vue du corps dénudé de son partenaire ou d’une tenue sexy éveille plus fortement le désir chez l’homme (55 % et 40 %) que chez la femme (30 % et 22 %), mais un regard prolongé (geste qui induit un peu plus de subtilité) est davantage ressenti chez la femme (30 %) que chez l’homme (22 %).
Les plus grands tabous.
L’enquête révèle que les problèmes spécifiquement masculins, comme les pannes de l’érection ou l’éjaculation précoce, ne sont pas forcément les plus tabous dans le couple : respectivement 12 % et 11 %. La baisse du désir et de l’attirance physique pour son partenaire est, de loin, le problème le plus fréquemment rencontré (53 %) et le plus difficile à aborder (47 %). « On associe souvent l’absence de désir avec l’absence d’amour, alors que ce sont deux choses réellement séparées, c’est de là que viennent les difficultés. On peut aimer beaucoup et ne pas désirer, explique le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue-andrologue (Paris). Autant la baisse de désir est quelque chose de très fréquente chez la femme, autant le problème capital chez l’homme est la baisse de l’érection, qui n’est pas la même chose que la baisse du désir. L’absence d’érection signifie pour lui impuissance et elle va l’inhiber, l’enfermer dans sa coquille et l’empêcher d’aller vers l’autre, qui va croire qu’elle n’est plus désirable. En revanche, l’éjaculation précoce est une difficulté qui le gêne plus par rapport à sa partenaire que par rapport à lui-même. »
Le second plus grand tabou dans le couple est la simulation de l’orgasme par son partenaire (17 %), alors que les difficultés à atteindre l’orgasme, problème plutôt féminin, représentent un tabou sexuel pour seulement 13 % des couples. À la question « à partir de quel âge cesse-t-on de faire l’amour ? », seulement un Français sur six considère qu’il y a un âge à partir duquel on cesse définitivement d’avoir des rapports sexuels, mais cette proportion tend à décroître avec l’âge : de 25 % chez les moins de 25 ans, elle passe à 19 % chez les 25-34 ans et à 16 % chez les 35-59 ans avant de tomber à 9 % à 64 ans. En moyenne, les personnes situent cet âge autour de 73 ans, mais plus elles avancent en âge, plus elles ont tendance à reculer la date fatidique.
En parler tout simplement.
Pour une majorité de Français, l’interlocuteur privilégié en cas de difficultés sexuelles est son partenaire, et ceci quel que soit leur sexe. Le médecin apparaît ensuite comme la seconde personne à qui on s’adresse en cas de problème, et les hommes sont plus disposés à le faire (55 %) que les femmes (36 %). Le Dr Marie-Hélène Colson, médecin sexologue à Marseille, indique que « lorsque l’on parle de troubles de l’érection, il ressort des études que les hommes disent vouloir en parler à leur médecin. Or, dans les faits, ils ne viennent pas ; et quand ils viennent, ils attendent en général que le médecin aborde le sujet ». La dysfonction érectile est une véritable maladie, qui se soigne de mieux en mieux. Encore faut-il la diagnostiquer sans trop attendre. Le Dr Colson insiste : « il est dommage de laisser la situation se détériorer étant donné les moyens dont nous disposons aujourd’hui pour trouver une solution. Seulement 22 % des hommes concernés consultent, et espérer s’en sortir seul. C’est payer cher en énergie psychique. »
Pour tenter de lever ces tabous, inciter au dialogue et faciliter la prise en charge, une campagne itinérante se met en place ce mois-ci, à la rencontre des Français (voir encadré).
Toutes les informations pratiques sur le site www.vivresoncouple.com.
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