Des personnes âgées ayant fait quelques heures d'exercices mentaux sur ordinateur pour doper leur rapidité à répondre à des stimulations visuelles auraient réduit de près de 30 % leur risque de démence à 10 ans, selon une étude publiée jeudi.
Des personnes âgées de 74 ans ont joué au moins 10 heures pendant 5 semaines à un jeu vidéo appelé « Double décision ». Le principe est simple : il faut identifier rapidement des objets sur ordinateur et, au fur et à mesure des progrès, la complexité et la vitesse du jeu augmentent.
Cet exercice a fait l’objet d’une étude menée sur 2 800 participants et publiée dans la revue « Alzheimer's and dementia : translational research and clinical interventions ». Dans cette étude, une partie des participants a effectué le jeu et les autres ont été répartis en trois groupes. Le premier a effectué des exercices classiques de mémorisation, le second des exercices de raisonnement et le troisième a servi de groupe témoin. Les scientifiques ont mesuré les changements cognitifs juste après les cinq semaines d'entraînement aux exercices mentaux et ensuite tous les ans jusqu'à la cinquième année, et une dernière fois dix ans après le début de la recherche. Ils ont évalué comment les participants effectuaient leurs différentes tâches quotidiennes en les interrogeant.
Et les résultats sont surprenants. En effet, rien qu’avec quelques heures d’entraînement, « la pratique du jeu de réactions mentales a entraîné une réduction de 29 % du risque de démence pendant les dix ans de l'étude comparativement au groupe de contrôle », résume Jerri Edwards, chercheur à l'Université de Floride du sud, le principal auteur. Aucune différence n'a été constatée dans les groupes mémorisation et raisonnement.
Toutefois, la communauté scientifique demeure quelque peu sceptique. « Ces résultats, indiquant une réduction apparente du risque de démence après avoir effectué seulement quelques heures d'entraînement à des exercices cognitifs, sont plutôt surprenants et devraient être jugés avec réserve », estime le professeur de psychiatrie Rob Howard à l'University College de Londres qui n'a pas participé à l'étude.
Avec l'AFP.
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