La classe pharmacologique
Le fentanyl est un puissant agoniste des récepteurs opioïdes mu. Il est classé dans les antalgiques de palier 3.
En administration intranasale, le fentanyl est très rapidement absorbé par la muqueuse nasale, passant directement dans la microcirculation, sans effet de premier passage hépatique. Sa demi-vie de distribution est alors similaire à celle de la voie intraveineuse, soit environ 6 minutes.
Par voie nasale, son délai d’action n’est que de 5 à 10 minutes et sa durée d’action moyenne est comprise entre 1 et 2 heures.
Les principales caractéristiques du produit
Instanyl existe sous trois dosages, 50, 100 et 200 microgrammes par dose et est conditionné dans une boîte sécurisée dotée d’une protection enfant.
Ce produit est indiqué dans le traitement des accès douloureux paroxystiques des patients cancéreux recevant déjà un traitement de fond opioïde pour la douleur chronique.
Les accès douloureux paroxystiques (dont la survenue est imprévisible dans près de la moitié des cas) sont des exacerbations passagères d’une douleur par ailleurs contrôlée par un traitement morphinique de fond*.
En plus des contre-indications classiques des opioïdes, ce médicament est déconseillé en cas de radiothérapie antérieure du visage ou d’épisodes récurrents de saignements de nez.
Comme tous les morphiniques, Instanyl doit faire l’objet d’une titration soigneuse et progressive, chez des patients ne présentant pas plus de 4 accès douloureux paroxystiques par jour, en commençant par une dose de 50 microgrammes dans une narine. Si une analgésie satisfaisante n’est pas obtenue, la même dose peut être réadministrée après un délai d’au moins 10 minutes. À chaque étape de la titration, une même dose doit être évaluée lors de plusieurs accès.
Le produit dans sa classe thérapeutique
Instanyl, très simple à utiliser, s’ajoute aux autres modes d’administration du fentanyl existant déjà et présentées dans cette même indication : comprimé sublingual ou gingival, dispositif transmuqueux oral.
Cette forme de spray nasal présente l’avantage d’être notamment utilisable chez les patients souffrant de nausées et/ou de vomissements, de syndrome de la bouche sèche ou de mucite.
Une étude comparative versus fentanyl transmuqueux oral, réalisée chez 139 patients cancéreux âgés de 22 à 94 ans, a montré la supériorité d’Instanyl sur le comparateur au regard du délai de soulagement, 66 % des patients ayant été soulagés plus rapidement avec Instanyl : 11 minutes contre 16 minutes. En outre, les pourcentages d’accès douloureux paroxystiques traités par Instanyl et par le comparateur avec un soulagement supérieur ou égal à 50 % ont été significativement en faveur du fentanyl nasal à 5, 10, 15, 20 et 30 minutes après l’administration.
Le confort du patient
Le profil de tolérance d’Instanyl est comparable à celui des autres opioïdes.
Les conseils du pharmacien
• Toujours attendre 10 minutes avant d’administrer une seconde dose.
• Le traitement doit être interrompu si le patient ne présente plus d’accès douloureux paroxystique ; le traitement de fond devant être maintenu.
• Au-delà de plus de 4 accès par jour, il peut être nécessaire de revoir le traitement de fond.
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques
Alzheimer : l’immunothérapie ouvre de nouvelles perspectives