LES RÉCENTES épidémies de rougeole survenues en France en 2008 confirment qu’une proportion trop importante de la population n’est pas immunisée contre la maladie, en particulier les communautés d’enfants et d’adolescents. Ce constat est d’autant plus préoccupant que la rougeole est une maladie hautement contagieuse et demeure l’un des grands fléaux infectieux encore responsable chaque année d’environ 500 000 décès d’enfants dans le monde. Cette situation est propice à la survenue de flambées épidémiques et représente un obstacle pour l’élimination de la rougeole en France en 2010, objectif commun avec les autres États membres de l’OMS-Europe.
Les résultats de l’enquête « Vaccinoscopie », menée fin 2008 auprès de 7 000 mamans par l’Institut de sondage des Mamans, à l’initiative du laboratoire GSK, révèlent que, quatre ans après le changement du calendrier vaccinal RRO de 2005, les taux de couverture vaccinale vis-à-vis de la rougeole, la rubéole et les oreillons ne sont pas satisfaisants chez le nourrisson. Seulement 83 % des enfants de 12 à 23 mois ont reçu au moins leur première dose de vaccin, alors qu’elle doit être administrée à l’âge de 12 mois, et la seconde dose est trop souvent négligée puisque seulement 60 % des enfants de 2 à 3 ans l’ont reçue. « Si la vaccination n’a pas été réalisée dans les délais recommandés ou si elle est incomplète, un rattrapage est possible jusqu’à l’âge adulte, informe le Dr Didier Pinquier, du CHU de Rouen. Le seul réservoir du virus est humain et si l’on souhaite atteindre les objectifs fixés dans le Plan d’élimination de la rougeole en France, il est indispensable de mieux appliquer les recommandations pour la première et la deuxième dose chez le nourrisson, et d’offrir une seconde chance d’immunisation aux populations à risque grâce à des mesures de rattrapage vaccinal. »
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