L’URPS Hauts-de-France embarque les quelque 2 200 pharmaciens de la région dans un projet ambitieux. Il s’agit non seulement de convaincre la majorité d’entre eux de se lancer dans les bilans partagés de médication (BPM), mais aussi d'assurer le suivi de la qualité de cette nouvelle mission.
Car si pas moins de 330 pharmaciens ont déjà participé aux 11 sessions de formation agréées DPC, financées par l’URPS, et élaborées en coopération avec les facultés de pharmacie de Lille, celle d’Amiens et la Société française de pharmacie clinique (SFPC), il importe désormais de maintenir la motivation et le niveau scientifique après ce premier module présentiel et d’e-learning. Comme le précise Grégory Tempremant, titulaire à Comines (Nord) et président de l’URPS des Hauts-de-France, « le but de notre engagement est d’enclencher une dynamique et d’accompagner chaque pharmacien dans sa démarche ».
Pour mieux maîtriser chaque étape du BPM, et plus particulièrement l’analyse du traitement, le pharmacien pourra se reporter au guide PAPA (Prescriptions médicamenteuses adaptées aux personnes âgées), rédigé par le Conseil national professionnel de gériatrie et la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG).
Parmi les autres outils pratiques, un fascicule réalisé par l’URPS récapitule les référentiels sous forme de six fiches de synthèse et d’informations sur des sites dédiés. Ces documents abordent tant des cas spécifiques, comme l’adaptation posologique en cas d’insuffisance rénale, que des critères d’arrêt ou d’initiation de traitement chez la personne âgée, voire des médicaments inappropriés chez le patient âgé de 75 ans et plus. Enfin, des alternatives sont proposées pour résoudre certains problèmes, tels la déglutition ou encore des effets anticholinergiques induits chez la personne âgée.
Une étude à la loupe
Parallèlement, le volet pratique est appelé à être enrichi : tous les ans, les pharmaciens seront conviés à une session portant sur une revue de cas. Enfin, autre démarche inédite de l’URPS Hauts-de-France, un comité d’experts (des pharmaciens spécialement formés) se tiendra à la disposition des confrères confrontés à un cas spécifique sur un produit ou un profil de patient donné. « Cette cellule d’appui, que l’on pourra joindre via une messagerie sécurisée, n’est pas considérée comme un coaching mais bien comme une réponse ponctuelle qui fournira des conseils adaptés à des cas cliniques exposés de façon anonyme », précise Grégory Tempremant.
Pour lui, l’URPS se doit de soutenir chaque professionnel dans le BPM, car la qualité de cet accompagnement laisse présager de manière plus large l’accomplissement d'autres missions par le pharmacien, telle la vaccination antigrippale lors de la prochaine saison.
Les professionnels des Hauts-de-France sont d’autant plus attendus sur le BPM que la région a été sélectionnée dans le cadre d’une étude nationale, intitulée BIMEDOC. Il s’agit, autour du bilan de médication chez les sujets âgés, d’étudier l’optimisation de la prise en charge thérapeutique via une approche collaborative entre les pharmaciens d’officine et les médecins généralistes. L’évaluation portera notamment sur l'impact du BPM dans la réduction du nombre d’hospitalisations. Une fois de plus, les pharmaciens ont l'occasion de montrer la pertinence de leur rôle dans le parcours de soins.
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