Les fluoroquinolones augmenteraient de 66 % le risque de développer un anévrisme ou une rupture aortique, selon une étude suédoise.
Faut-il bannir les fluoroquinolones des stratégies thérapeutiques ? Telle est la question qui se pose à la lecture d’une étude suédoise publiée dans le « British medical journal ». Celle-ci montre en effet que le recours à ces antibiotiques augmenterait de 66 % le risque de faire un anévrisme (dilatation) ou une dissection (rupture) de l’aorte, ces pathologies étant des urgences vitales.
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé plus de 360 000 prescriptions de fluoroquinolones (de la ciprofloxacine dans 78 % des cas) et les ont comparées à un même nombre de prescriptions d’amoxicilline. Au final, dans la période à risque de 60 jours après le début de l’antibiothérapie, il y a eu 64 cas d’anévrisme ou de dissection aortique parmi les personnes traitées par fluoroquinolones, contre 40 cas dans le groupe amoxicilline. Ce résultat correspond à une différence absolue de 82 cas d’anévrisme ou de rupture aortique pour un million de traitements. « Ce risque absolu apparaît relativement faible, mais il doit être interprété dans le contexte d’une l’utilisation assez répandue des fluoroquinolones », indiquent les auteurs. En effet, ces antibiotiques sont couramment utilisés en traitement des infections des voies urinaires, abdominales et bronchopulmonaires.
Les mécanismes qui sous-tendent ces effets secondaires seraient dus à la capacité des fluoroquinolones à dégrader le collagène en stimulant l’activité de certaines enzymes, les métalloprotéinases matricielles. En dégradant le collagène, les fluoroquinolones fragiliseraient ainsi les tendons (d'où le sur risque connu de tendinopathie et de rupture du tendon d'Achille), mais aussi la paroi vasculaire de l’aorte.
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