EN CAS de douleur musculaire ou tendineuse, le premier réflexe vise à soulager la douleur localement, mais la question se pose parfois : faut-il appliquer du chaud ou du froid sur la lésion ? Petit rappel sur les bonnes indications de chaque méthode.
La chaleur est un relaxant musculaire.
On choisira du chaud lorsque les muscles sont endoloris et tendus. La chaleur (thermothérapie) provoque une vasodilatation des vaisseaux sanguins, ce qui favorise la circulation sanguine et le transport de l’oxygène et des éléments nutritifs vers les cellules musculaires. Les toxines produites (CO2, acides lactique et urique) s’évacuent plus facilement, les muscles se décontractent. La chaleur permet donc de soulager les douleurs musculaires provoquées par le stress ou le maintien d’une position par exemple. Elle est idéale contre les crampes ou les courbatures dues à l’arthrose ou aux changements de température, et contre les raideurs musculaires provoquées par une activité physique. On peut compléter ce moment de relaxation par des massages, ou encore un bain chaud. Il est déconseillé d’appliquer de la chaleur sur des inflammations.
Le froid est anti-inflammatoire.
On choisira du froid en cas d’inflammation aiguë, lorsque l’articulation est enflée et sensible : un lumbago, une entorse ou une tendinite peuvent être soulagés efficacement. L’application locale de froid (cryothérapie) a pour effet de réduire le calibre des vaisseaux sanguins (vasoconstriction), ce qui provoque une diminution du flux sanguin. Elle permet de ralentir le processus inflammatoire et donc du métabolisme. Le froid ralentit la transmission nerveuse de la douleur et permet d’obtenir une anesthésie immédiate et une diminution de la souffrance tissulaire. Il réduit le risque d’extension de la lésion et aide à résorber les hématomes, les bosses, ou un œdème. L’application de températures extrêmement basses sur le tissu conjonctif et sur le collagène permet d’améliorer la qualité de la guérison des éléments endommagés en stabilisant les articulations, les insertions musculaires, les tendons et les ligaments. Rappelez-vous Douleur = Glace, Raideur = Chaleur.
Des baumes à effet révulsif
…
Les crèmes antalgiques et la plupart des baumes antidouleur réputés « chauffants » sont des produits plus ou moins naturels à base de capsaïcine, d’huiles essentielles, de camphre, de lévomenthol (baumes Aroma, Saint-Bernard, du Tigre, Kamol, Lumbalgine, Végébom, Sport Akileïne Start gel et huile chauffants). Ils nécessitent un massage approprié pour délivrer la chaleur au-delà de la zone douloureuse, mais leur action reste limitée dans le temps L’effet décontracturant de la chaleur peut être amplifié avec des produits de massage à base d’huiles essentielles (gammes Arko Essentiel, Le Comptoir Aroma, Puressentiel, Weleda…). Les poches de thermothérapie ont le même principe de fonctionnement que les poches de cryothérapie (voir plus loin) mais elles utilisent la chaleur. Certaines peuvent indifféremment servir dans les deux cas.
...aux patchs chauffants
Depuis peu, il est possible de soulager les douleurs musculaires avec des patchs chauffants. Les présentations contenant du fer et du charbon activé diffusent une chaleur produite par la réaction des actifs au contact de la peau, alors que les patchs qui renferment du capsicum activent les récepteurs à la chaleur de la peau et leur pouvoir irritant est plus élevé. Les patchs restent actifs pendant 8 à 10 heures, leur intérêt est la continuité de l’action antalgique. Autoadhésifs, ils sont très faciles à appliquer sous réserve de quelques précautions d’utilisation, notamment en cas d’eczéma ou de psoriasis, de perte de sensibilité (diabète, traitement sédatif…) ou encore de problèmes circulatoires. Il faut s’assurer que le patch n’est pas apposé à proximité d’un point d’injection (cathéter) ou d’un dispositif transdermique (patchs nicotiniques, dérivés nitrés, contraceptifs…). En effet, la chaleur risque d’accélérer la résorption des actifs et/ou de les dégrader. Enfin, aucune pression (ceinture, bandage) ne doit être appliquée sur les patchs chauffants pour éviter tout risque de brûlure. Pour la même raison, il ne faut pas les garder pour dormir. (Emplâtre Américain Saint-Bernard, Thermacare, Syntholkiné, Puressentiel articulations, Voltacare, Urgo Médical).
Des poches réfrigérantes…
Les poches de cryothérapie utilisent le froid intense. Souples et malléables, elles peuvent s’adapter à tous les reliefs anatomiques et sont réutilisables. Elles se conservent dans le congélateur ou le freezer. Elles sont posées sur la lésion enveloppées dans un tissu doux ou une housse de protection et maintenues avec une bande de fixation pendant une quinzaine de minutes. L’opération peut être répétée toutes les deux ou trois heures si besoin. Antalfroid, Axmed, Cold Hot pack, Dolo-Friz, Gelpack, Nexcare ColdHot, Physiopack). Bausch + Lomb a lancé une nouvelle gamme TheraPearl dont les produits sont constitués de perles non toxiques de polyacrylate de sodium. Ils absorbent puis libèrent la chaleur ou le froid pendant 15 à 20 minutes. La compresse thermique réutilisable assure une bonne répartition du chaud et du froid sans risque de brûlures, elle peut être mise en contact direct avec la peau. La plupart des modèles sont munis de sangle ou d’une ceinture souple pour une fixation optimale, ils permettent de bouger en toute liberté.
...aux sprays froids
Les sprays froids sont aujourd’hui couramment utilisés sur les terrains de sport pour calmer la douleur de manière plus pratique qu’avec la glace. Ils renferment un gaz réfrigérant en bombe aérosol et procurent un froid intense longue durée sous pression. Ils se vaporisent à environ 15 cm de la peau pendant quelques secondes jusqu’à apparition de givre, en protégeant les plaies ouvertes. Sport Akileïne Ice froid, Arnican Actifroid, Dynacold Thuasne, Urgofroid). Après un choc, on peut aussi avoir recours à des gels à effet froid (Arnican freeze, ChondroAid Ice gel3, Phytalgic gel).
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques
Alzheimer : l’immunothérapie ouvre de nouvelles perspectives