LA CAMPAGNE de vaccination contre la grippe A(H1N1) débutera, comme prévu, à la mi-octobre par les personnels de santé, que le Chef du gouvernement a appelé à faire preuve de « responsabilité » en raison de leur « caractère indispensable pour protéger l'ensemble des Français ». Il est vrai que bon nombre d’entre eux rechignent à se faire vacciner, comme l’illustre un sondage du « Quotidien du Médecin » indiquant que 52 % seulement des médecins se disent prêts à le faire, tandis que 62 % des pharmaciens affirment ne pas en avoir l’intention (selon l’enquête flash Quotipharm en cours). Le Conseil de l’Ordre des médecins fait pourtant de cette vaccination « un devoir déontologique ».
Plus généralement, le gouvernement aura fort à faire pour convaincre la population de se faire vacciner contre la grippe A, alors même que cette vaccination n’est pas obligatoire. Un sondage TNS Sofres, publié jeudi, montre en effet que 65 % des Français n'envisagent pas de se faire vacciner, 30 % seulement se disant prêt à le faire lorsque le vaccin sera disponible.
Reprenant, avec quelques modifications, les recommandations du Haut conseil de la santé publique, François Fillon a dressé la typologie des personnes prioritaires pour cette campagne (voir encadré). La vaccination se fera de manière « collective », dans des lieux publics et pas chez le généraliste, sous l’autorité des préfets et des services de santé. « Les personnes prioritaires sont les personnes vulnérables et ce sont les personnels de santé », a précisé le Premier ministre. Sur la liste dressée par Matignon, les personnels de santé de réanimation néonatale et pédiatrique seront vaccinés en priorité. Suivront les personnels médical, paramédical et aide-soignant des établissements de santé, ainsi que les médecins et infirmiers exposés à des patients grippés. Les femmes enceintes arrivent ensuite, suivies de l’entourage des nourrissons de moins de six mois, des professionnels chargés de l’accueil de la petite enfance, des nourrissons avec facteur de risque et des sujets âgés de 2 à 64 ans avec facteurs de risque. Suivent les autres professionnels de santé, professionnels de secours et transporteurs sanitaires. Les personnels d’accueil des pharmacies n’arrivent qu’en dixième position.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a confirmé qu'il n'y aurait pas de retard dans la livraison des vaccins. Ainsi, vers le 9 octobre, la France devrait disposer de 1 à 1,2 million de doses de vaccin de GSK, qui viendront s'ajouter aux 12 000 doses déjà livrées par Baxter. Elle a toutefois indiqué qu’on ne disposera pas dans l’immédiat d’une quantité suffisante de vaccins sans adjuvants pour les personnes enceintes.
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Françoise Amouroux
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