Près d'un enfant sur quatre est en surpoids ou obèse à travers le monde. Dans quelle mesure est-il bénéfique de contraindre des enfants trop gros à maigrir ? Quel impact pour la santé future ? Existe-t-il des périodes charnières à cibler ? Beaucoup de questions restent ouvertes sur l'intérêt d'une intervention chez l'enfant.
Mieux vaut agir précocement avant la puberté et au mieux jusqu’à normalisation pondérale, c’est la réponse apportée par une étude danoise publiée dans « The New England Journal of Medicine ». Les bénéfices à corriger le poids ont de quoi motiver : le phénomène de surrisque vis-à-vis du diabète de type 2 (DT2) serait totalement réversible si le nécessaire est fait en temps et en heure.
« Le surpoids dans l’enfance à l’âge de 7 ans est associé à un risque augmenté de diabète de type 2 (DT2) à l’âge adulte seulement s’il persiste à la puberté ou plus tard », conclut l’équipe coordonnée par le Dr Lise Bjerregaard du centre de recherche clinique et de prévention de l’hôpital Bispebjerg and Frederiksberg à Copenhague.
Un registre tenu près de 60 ans
Les chercheurs ont obtenu leurs résultats à partir d’une cohorte de 62 565 hommes ayant été pesés et mesurés à l’âge de 7 et 13 ans, la Copenhagen School Health Record Register (CSHRR). Y ont été enregistrés presque tous les garçons scolarisés dans le public ou le privé à Copenhague de 1930 jusqu’à 1989.
En croisant ces données avec d’autres, la Danish Conscription Database et la National Patient Register, les chercheurs ont obtenu l’indice de masse corporelle (IMC) à l’âge adulte (17-26 ans) ainsi que la survenue d’un DT2 entre 30 et 60 ans.
D’après cette étude, les chercheurs ont bien fait la distinction entre surpoids et obésité. Le surpoids était défini par un IMC ≥ 17,38 à 7 ans, ≥ 21,82 à 13 ans et ≥ 25 à l’âge adulte ; l’obésité par un IMC ≥ 19,12 à 7 ans, ≥ 25,14 à 13 ans et ≥ 28,31 à l’âge adulte.
Le virage de l'obésité
L’étude tire plusieurs constats. Pour commencer, si les enfants en surpoids maigrissent entre 7 et 13 ans et maintiennent par la suite un poids de forme, le risque de DT2 à l’âge adulte est le même que les enfants de poids normal. De plus, si la perte de poids a lieu entre 13 ans et l’âge adulte, le risque de DT2 reste augmenté de 50 % par rapport à ceux n’ayant jamais été gros mais s’avère beaucoup plus faible que les hommes toujours en surpoids, dont le risque de DT2 est quadruplé. Enfin, les enfants obèses à l’âge de 7 ans mais seulement en surpoids à l’âge adulte ont un risque de DT2 multiplié par 3,5 par rapport aux sujets au poids normal et stable.
Pour les auteurs, compte tenu de la force des associations et de leur constance quel que soit le niveau socio-économique et d’éducation, ces schémas d’évolution sont très certainement transposables aux enfants d’aujourd’hui, même soumis à des environnements plus « obésogènes » et dont la prévalence du surpoids ne cesse de progresser.
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