De nombreux facteurs de risque d’évolution vers une rétinopathie ressortant des études épidémiologiques sont désormais identifiés chez le patient diabétique : ils sont dominés par des facteurs non modifiables (âge, ancienneté de la maladie diabétique, susceptibilité génétique) auxquels s’adjoignent des facteurs modifiables dont avant tout le déséquilibre glycémique et l’hypertension artérielle.
Maintien de l’équilibre glycémique
L’importance du contrôle de la glycémie a été démontrée par l’étude DCCT (Diabetic Control and Complications Trial Research Group), qui, de 1983 à 1993, a inclut près de 1 500 sujets suivant ou non un traitement normoglycémique intensif : les patients bénéficiaires d’un traitement intensif ont réduit de 76 % le risque de progression de la rétinopathie vs 54 % pour les patients traités selon la façon conventionnelle (telle qu’elle était entendue il y a 35 ans…). Ces résultats ont été confirmés par la cohorte EDIC (Epidemiology of Diabetes Interventions and Complications) constituée de patients suivis pendant 18 ans au sortir de l’étude DCCT.
L’étude UKPDS (United Kingdom Prospective Diabetes Study), conduite de 1977 à 1997, a quant à elle livré des résultats comparables sur plus de 5 000 patients atteints d’un diabète de type 2. L’objectif du contrôle glycémique doit impérativement être atteint et maintenu (taux d’hémoglobine glyquée HbA1c ‹ 7 %) : le traitement antidiabétique (oral ou/et insulinothérapie) doit donc être adapté et s’accompagner du respect des règles hygiéno-diététiques.
Maintien de l’équilibre tensionnel
L’importance du contrôle de la tension artérielle a, quant à elle, été essentiellement démontrée par l’étude UKPDS. La normalisation de la tension réduit de 10 % à 37 % le risque de développement d’une rétinopathie chez le patient diabétique de type 2. La pression artérielle doit être maintenue en deçà de 140/85 mmHg.
Contrôle de la lipidémie. L’essai FIELD (Fenofibrate Intervention and Event Lowering in Diabetes), ayant inclus près de 10 000 sujets suivis pendant 5 ans au début des années 2000, a montré que l’administration de fénofibrate à des patients diabétiques réduisait la proportion de ceux qui devaient être traités par photocoagulation panrétinienne au laser et, dans une moindre mesure, réduisait la progression de la rétinopathie. Les effets du fénofibrate sont indépendants du taux de lipides circulants : il semble probable que ce médicament, connu pour la multiplicité de ses cibles pharmacologiques, agisse ici en réduisant l’expression du récepteur au VEGF.
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